Momentum, le bras gauche de Jeremy Corbyn, le renouveau travailliste au Royaume-Uni

Le chef du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, lors d'un meeting le 9 avril 2018, pour les élections municipales.
Le chef du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, lors d'un meeting le 9 avril 2018, pour les élections municipales.  ©AFP - DANIEL LEAL-OLIVAS
Le chef du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, lors d'un meeting le 9 avril 2018, pour les élections municipales. ©AFP - DANIEL LEAL-OLIVAS
Le chef du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, lors d'un meeting le 9 avril 2018, pour les élections municipales. ©AFP - DANIEL LEAL-OLIVAS
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Le 3 mai prochain, les Britanniques voteront pour les élections municipales. Le parti travailliste et son chef, Jeremy Corbyn, fait figure de grand favori. D'autant que le parti dispose d'une aide précieuse : celle de son bras armé, le mouvement Momentum. Plongée au cœur de ce mouvement.

Avec
  • Emmanuelle Avril Professeur de civilisation britannique à Paris III Sorbonne nouvelle
  • John Mullen Professeur d'histoire britannique à l'Université de Rouen Normandie et spécialiste des mouvements syndicaux au Royaume-Uni

Personne ne s’attendait à ce qu’il réussisse vraiment, lui qui avait pris, presque par accident, la tête d’un Labour Party, déconfit, en 2015. Et que les parlementaires travaillistes avaient voulu faire chuter un an après seulement via une motion de censure. La base l’a alors sauvé. 

Comment imaginer que cet ancien permanent syndical britannique, ancré depuis toujours modestement dans l’aile gauche du Parti, réfractaire au port du costume cravate, dont l’éloquence est modérée puisse électriser la jeunesse et se montrer capable d’endosser l’habit d’un Premier ministrable ? Et pourtant, Jeremy Corbyn a réussi : il a porté le Parti travailliste à des sommets inédits depuis 20 ans.

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500 000 militants, peut-être 600 000, des dizaines de milliers de nouveaux adhérents ont rejoint le Labour, depuis les dernières élections générales, en juin, l’an passé. 72% de la jeunesse s’est rendue aux urnes, pour ce scrutin et a voté Corbyn à 60%. 

L’homme a réussi, avec son parler sincère et un programme de gauche radical, à redonner espoir aux militants écœurés par le libéralisme des années Tony Blair.

Très loin du New Labour, Corbyn prône donc la défense des services publics, ose parler de renationalisation du train, de la poste, de l’eau. Il veut construire 1 million de logements sociaux, abolir les droits d’inscriptions exorbitants dans les Universités britanniques... Bref, il veut en finir avec les privilèges et protéger les faibles. 

Mais il n’est pas seulement question de discours, Corbyn s’appuie aussi sur un mouvement, baptisé Momentum et ses 40 000militants, hyper connectés, un leader qui se dit socialiste et la volonté de voir la base peser sur les instances du Parti.

C’est un réseau, une force, qui effraye les caciques du Labour et pourrait bien faire une percée lors des élections locales du 3 mai, la semaine prochaine.

Rencontre avec des membres de ce mouvement, mais aussi ses détracteurs. Le magazine de la rédaction est signé Marion L'Hour. et réalisé par François-Charles Domergue. 

Le fondateur de Momentum Jon Lansman, intervient dans une réunion à Greenwich en mars 2017.
Le fondateur de Momentum Jon Lansman, intervient dans une réunion à Greenwich en mars 2017.
© Radio France - Marion L'Hour

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