

Ne pas répercuter la crise régionale sur sa population. Face au blocus, imposé par ses voisins, le Qatar a trouvé d'autres sources d'approvisionnement et donne désormais la priorité absolue au développement de sa production locale. Reportage à Doha de Nabila Amel.
- Fatiha Dazi-Héni Chercheuse en sciences politiques à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM), spécialistes des questions de sécurité dans le Golfe
- Akram Belkaïd Essayiste et journaliste au Monde Diplomatique.
Cela fait huit mois. Huit mois que le Qatar est sous blocus. Embargo imposé par ses voisins, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Barein et l'Egypte, depuis le 5 juin dernier. Ces quatre pays imposent au Qatar une fermeture de leur espace maritime et aérien. Pour que le blocus soit levé, Doha doit accepter 13 conditions imposées par ses voisins.
Les coups de froids entre Ryad et Abou Dhabi et Doha ont été nombreux, notamment depuis les printemps arabes où il était reproché au Qatar de faire la part belle aux frères musulmans. Mais cette fois, les voisins du Qatar ont voulu frapper fort avec cette rupture des relations diplomatiques, ce blocus et aussi une guerre médiatique. Doha est accusé de soutenir le terrorisme, de s'être rapproché de l'Iran et de maintenir sa chaîne satellitaire qui déstabilise la région.
Le Qatar lui, y voit une tentative de mise sous tutelle du pays. Depuis le 5 juin, la situation est donc bloquée, malgré les tentatives de médiation du Koweit.

Comment cet embargo est-il vécu par les habitants ? et les expatriés ? Quelles solutions ont été mises en place ?
Les Qataris rencontrés pour ce reportage, disent ressentir le blocus comme une injustice, un coup dur. Mais le choc a été de courte durée, car si les produits frais et le lait venaient d'Arabie Saoudite, ou transitaient par les Emirats arabes unis, de nouvelles ressources d'approvisionnement ont été trouvées, principalement avec la Turquie, l'Iran et l'Europe. (à lire, les principaux indicateurs économiques du pays)

La première préoccupation du Qatar a donc été d'éviter les pénuries. L'autre défi, tout aussi important, est maintenant de promouvoir la production nationale. La ferme Baladna, près de Doha, fait figure d'exemple, puisqu'elle se donne pour objectif de faire de l'émirat, un pays autosuffisant en lait et produit laitier. Elle comptera 14 000 vaches laitières d'ici juin.
Le magazine de la rédaction, à Doha, est signé Nabila Amel.
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