Rentrée sociale : garder ou perdre son sang-froid…

Mobilisation le 1er septembre à Béthune (62), pour défendre les contrats aidés.
Mobilisation le 1er septembre à Béthune (62), pour défendre les contrats aidés. ©Radio France - Sarah Maquet
Mobilisation le 1er septembre à Béthune (62), pour défendre les contrats aidés. ©Radio France - Sarah Maquet
Mobilisation le 1er septembre à Béthune (62), pour défendre les contrats aidés. ©Radio France - Sarah Maquet
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Entre les journées "contre la réforme du code du travail", appelées par la CGT, du 12 et 21 septembre et la manifestation du 23 septembre organisée par la France Insoumise contre la politique d'Emmanuel Macron, comment s'organise la mobilisation ? Reportage de Sarah Maquet, avec Sophie Delpont.

Avec
  • Jean Garrigues historien, président du comité d'histoire parlementaire, membre de la commission "Les lumières à l'ère numérique"
  • Jean-Marie Pernot politologue, chercheur à l'Institut de Recherches Economiques et Sociales (Ires)

"Toutes les craintes que nous avions sont confirmées", déclarait Philippe Martinez, après la présentation des ordonnances réformant le Code du travail. Pour le secrétaire général de la CGT, le gouvernement prépare la "casse du code du travail". Il a donc appelé à une large mobilisation des salariés le 12 et le 21 septembre. Tous les syndicats ne sont pas sur la même ligne, Force Ouvrière est divisée. Et le message a pu être brouillé par un autre appel à manifester, celui lancé par Jean-Luc Mélenchon , et fixé au 23 septembre.

La première manifestation, celle de mardi dernier, le 12 septembre, a rassemblé entre 223 000 et 400 000 manifestants dans les rues. Une mobilisation assez similaire à celle de la première manifestation contre la loi El Khomri du 9 mars 2016. Mobilisation qui avait ensuite duré plusieurs mois. Aujourd'hui, à la réforme du travail s'ajoutent d'autres sujets d'inquiétude, comme les suppressions d'emplois aidés, ou la baisse des aides personnalisées au logement. Et au fil des jours, la popularité du président Emmanuel Macron ne cesse de baisser.

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Des retraités, dans le cortège parisien de la manifestation du 12 septembre.
Des retraités, dans le cortège parisien de la manifestation du 12 septembre.
© Radio France - Lucas Valdenaire

Parmi les revendications de cette rentrée sociale, la remise en cause de la suppression, annoncée cet été, de 150 000 emplois aidés sur l'ensemble du territoire français. Incompréhension des élus locaux, alors même que mi-juillet Emmanuel Macron leur a déjà demandé des efforts. Les collectivités locales doivent ainsi économiser 13 milliards sur le quinquennat, 3 milliards de plus qu'initialement prévu. 300 millions de dotations aux collectivités ont également été supprimés dans le budget 2017. A Béthune, dans le Pas-de-Calais, une manifestation organisée le 1er septembre avait rassemblé plusieurs dizaines de maires de tendances politiques diverses.

Olivier Gacquerre, maire UDI de Béthune, lors de la manifestation dans sa ville le 1er septembre pour défendre les contrats aidés.

3 min

Pas de "front commun" pour l'instant pour cette rentrée sociale, mais la France insoumise était bien dans la rue mardi 12 septembre, avec des militants CGT, Solidaires, Sud, de la FSU et de l'UNEF, l'objectif étant d'obtenir un effet de "vague roulante". Des militants de la CFDT, CFTC ou de la CFE-CGC sont aussi venus mais à titre personnel, leur syndicats n'appelant pas à la mobilisation. Concernant Force ouvrière, on secrétaire général Jean-Claude Mailly ne veut pas s'engager dans la rue. Pourtant, la branche transport de FO appelle à une grève reconductible avec la CGT à partir du 25 septembre. et mardi, plus de cinquante unions départementales, près de la moitié des effectifs du syndicat ont manifesté. Cela a été la cas par exemple Rennes, ville très mobilisée au printemps 2016. Ce mardi, plus de 750 militants Force Ouvrière ont battu le pavé, avec les 5 000 à 7 000 autres manifestants.

Fabrice Le Restif, secrétaire de FO 35, était dans la rue, à Rennes, le 12 septembre malgré l'absence d'appel à manifester de la part des instances nationales du syndicat.
Fabrice Le Restif, secrétaire de FO 35, était dans la rue, à Rennes, le 12 septembre malgré l'absence d'appel à manifester de la part des instances nationales du syndicat.
© Radio France - Sarah Maquet.

Les ordonnances sur la réforme du code du travail vont maintenant être présentées en conseil des ministres vendredi prochain, le 22 septembre. On se souvient de l'opposition à la Loi El Khomri l'an dernier : manifestations émaillées de violences, blocages de dépôts de carburant, émergence du mouvement Nuit Debout place de la République à Paris. Cette fois ci, quelle sera l'ampleur de la mobilisation ? Doit-on s'attendre à des actions radicales ?

Hugo Poidevin, militant étudiant en 2016 à Rennes, aujourd'hui collaborateur parlementaire France Insoumise.

3 min

"Rentrée sociale, garder ou perdre son sang-froid… " : écoutez le reportage Sarah Maquet, avec Sophie Delpont. Réalisation Annie Brault / Présentation Aurélie Kieffer.

Musique de fin du Magazine : Le vent se lève, chanté par Patrick Chamblas du choeur Insoumis.

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