Taïwan, un avenir made in China ?

Manifestation à Taipei (capitale de Taïwan) en 2014, lors du mouvement des tournesols, révolte étudiante contre un accord commercial avec la Chine.
Manifestation à Taipei (capitale de Taïwan) en 2014, lors du mouvement des tournesols, révolte étudiante contre un accord commercial avec la Chine. ©Radio France - Aaron Wytze
Manifestation à Taipei (capitale de Taïwan) en 2014, lors du mouvement des tournesols, révolte étudiante contre un accord commercial avec la Chine. ©Radio France - Aaron Wytze
Manifestation à Taipei (capitale de Taïwan) en 2014, lors du mouvement des tournesols, révolte étudiante contre un accord commercial avec la Chine. ©Radio France - Aaron Wytze
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Taïwan, petite île à l'est de la Chine, est indépendante de fait et de droit. Mais Pékin la considère comme partie intégrante de son territoire. Un concept de la « Chine unique », objet de nombreuses divisions, alors que la démocratie taïwanaise est en plein renouveau.

Avec
  • Françoise Mengin directrice de recherche au Centre de recherches internationales de Sciences Po (Ceri)
  • Mathieu Duchâtel docteur en Science-Politique, directeur du programme Asie à l'Institut Montaigne.

Des milliers d'étudiants devant le parlement à Taipei. Tous ont à la main un tournesol. Nous sommes en mars 2014 et ces étudiants vont empêcher la signature d'un accord commercial entre Pékin et Taipei.

Trois ans après ce « mouvement des tournesols », la jeunesse taïwanaise, peu mobilisée auparavant, bouscule les habitudes de l'île où les troupes nationalistes de Tchang Kaï-chek se sont repliées en 1949, après leur défaite sur le continent face aux forces maoïstes.

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L'an dernier, pour la première fois de l’histoire du pays, le parti démocrate progressiste, principal parti d’opposition, remportait largement les élections présidentielles et législatives, alors que le parlement taïwanais avait, jusque-là, toujours été dominé depuis 1947 par une majorité issue du Kuomintang.

Mais les jeunes Taïwanais ont beau brandir leur identité, l'île reste très dépendante de Pékin sur le plan économique. 40% des exportations taïwanaises sont destinés à la Chine. L'île se divise aussi aujourd'hui sur des questions de société, comme la sortie du nucléaire ou le mariage homosexuel.

Enfin, l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis a tendu encore un peu plus les relations entre Taipei et Pékin. Le nouveau président américain a notamment accepté, en décembre dernier, de parler à la présidente taïwanaise alors que les relations diplomatiques entre Washington et Taipei sont rompues depuis 1979. Donald Trump a également remis en cause le concept de la « Chine unique », avant de modérer ses propos.

Donald Trump recevra pour la première fois le président chinois Xi Jinping dans sa résidence de Mar-a-Lago les 6 et 7 avril 2017. L'avenir de Taïwan sera-t-il évoqué ? Pour l'instant, sur l'île, les Taïwanais préfèrent encore en majorité le statu quo... Mais jusqu'à quand ?

Magazine de la rédaction signé Sarah Maquet.

La question du drapeau taïwanais par Tanguy Lepesant, chercheur associé au Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC)

3 min

Musique de fin du reportage : Yannick Dauby

Les symboles d'un Taïwan indépendant s'affichent partout lors d'un rassemblement à Taipei en février 2017
Les symboles d'un Taïwan indépendant s'affichent partout lors d'un rassemblement à Taipei en février 2017
© Radio France - Sarah Maquet
Exposition historique à Taipei, pour les 70 ans du massacre du 28 février 1947. Le nouveau gouvernement, élu il y a un an, travaille aujourd’hui à la mise en place d'une justice transitionnelle.
Exposition historique à Taipei, pour les 70 ans du massacre du 28 février 1947. Le nouveau gouvernement, élu il y a un an, travaille aujourd’hui à la mise en place d'une justice transitionnelle.
© Radio France - Sarah Maquet
Manifestation de communautés autochtones à Taipei devant le palais présidentiel. Après des excuses du gouvernement taïwanais en août 2016, ils luttent aujourd'hui pour garder leurs terres ancestrales.
Manifestation de communautés autochtones à Taipei devant le palais présidentiel. Après des excuses du gouvernement taïwanais en août 2016, ils luttent aujourd'hui pour garder leurs terres ancestrales.
© Radio France - Sarah Maquet

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