Chine à Hong Kong : un pays, un système ? / Peut-on avoir un vrai débat démocratique sur le nucléaire ?

Le 1er juillet 2020, lors du 23e anniversaire de la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine, une femme débarque avec les drapeaux chinois et hongkongais
Le 1er juillet 2020, lors du 23e anniversaire de la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine, une femme débarque avec les drapeaux chinois et hongkongais ©AFP - Anthony Wallace
Le 1er juillet 2020, lors du 23e anniversaire de la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine, une femme débarque avec les drapeaux chinois et hongkongais ©AFP - Anthony Wallace
Le 1er juillet 2020, lors du 23e anniversaire de la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine, une femme débarque avec les drapeaux chinois et hongkongais ©AFP - Anthony Wallace
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Ce dimanche, direction Hong Kong, où l’entrée en vigueur brutale de la loi de sécurité, imposée par Pékin, porte le coup de grâce au statut spécial de l’archipel. Puis retour en France pour questionner la possibilité d’avoir un débat démocratique autour des enjeux de l’énergie nucléaire

Avec
  • Valérie Faudon Déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN) et Vice-Présidente de l’European Nuclear Society (ENS)
  • Nicolas Benvegnu Sociologue, chercheur au Médialab de Sciences Po
  • Alice Ekman Analyste responsable de l'Asie à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne (EUISS)
  • Jade Lindgaard Journaliste au pôle écologie de Mediapart, spécialiste des questions environnementales
  • Sebastian Veg Sinologue, directeur d’études à l’EHESS

Première partie : Chine à Hong Kong : un pays, un système ?

La nouvelle rappelle un certain roman d’Orwell avec son Commissariat aux archives qui rassemble et détruit les livres s’écartant d’une certaine ligne… Certes, l’image est usée jusqu’à la moelle, mais même à l’heure du tout-contrôle numérique, elle fonctionne encore.

A Hong-Kong hier, des militants souverainistes  – Joshua Wong, ou la députée Tanya Chan ou encore l’intellectuel Chin Wan – ont réalisé que leurs ouvrages avaient disparu des bibliothèques publiques de la ville… Ce sont d’abord les registres en ligne qui leur ont mis la puce à l’oreille, puis le département des services culturels et de loisirs de Hong-Kong le leur a confirmé : les livres ne sont plus disponibles à l’emprunt et ne seront plus référencés… car ils contreviennent à la loi sur la sécurité nationale, entrée en vigueur mardi.

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Avec Alice Ekman, analyste responsable de l'Asie à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne (EUISS), autrice de Rouge vif : l'idéal communiste chinois (Editions de l'Observatoire), et Sebastian Veg, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur honoraire à l'université de Hong Kong.

Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises, a définitivement cessé de fonctionner le 29 juin 2020
Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises, a définitivement cessé de fonctionner le 29 juin 2020
© AFP - Sébastien Bozon

Seconde partie : Peut-on avoir un vrai débat démocratique sur le nucléaire ? 

C’est ainsi donc qu’elle est morte, elle aussi : en chuchotements imperceptibles. La centrale de Fessenheim s’est éteinte dans la nuit du 29 au 30 juin... Le réacteur 2 avait, semble-t-il, anticipé sa disparition en tombant en panne trois jours avant la date du décès... comme d’autres milliers de fois dans sa vie. A croire qu’il ne voulait pas mourir au dernier moment !

Il va falloir maintenant évacuer le combustible nucléaire, vidanger puis décontaminer les « circuits primaires », démonter la turbine et la salle des machines, racontait récemment le journal La Croix… Avant d’ici cinq ans, de démanteler les deux réacteurs, et de broyer le béton de l’enceinte. Fin de l’histoire… L’aboutissement de plusieurs années de lutte pour les militants anti-nucléaire, qui énumèrent les innombrables incidents en 42 ans de service. Mais un crève-cœur pour certains des 1200 employés de Fessenheim, qui se targuaient de travailler dans une centrale « sûre », selon l’Autorité de sûreté nucléaire, et dénoncent une décision « politique »

Que l’on soit pour ou contre la fermeture de cette centrale, pour ou contre le nucléaire, peut-on réellement se dire réellement informé pour fonder sa position ? Un vrai débat démocratique suppose d’avoir des informations, analyses et contre-analyses, pour prendre des décisions collectives. Le nucléaire semble y échapper… On apprenait encore il y a quelques mois que le gouvernement prévoyait six réacteurs supplémentaires dans les années qui viennent.

Avec Nicolas Bevegnu, sociologue, chercheur au Médialab de Sciences Po, Valérie Faudon, déléguée Générale de la Société Française d’Energie Nucléaire (SFEN) et Vice-Présidente de l’European Nuclear Society (ENS), et Jade Lindgaard, journaliste à Mediapart, auteure d'une enquête menée en coopération avec Marie Barbier sur l’information judiciaire ouverte en juillet 2017 sur les militants antinucléaires de Bure (à lire sur les sites de Mediapart et Reporterre).

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