Etats-Unis : combien d’Amériques se font face ? / Les plans sociaux sont-ils une fatalité ?

Les voitures se rassemblent pour regarder la convention Démocrate, Joe Biden apparaît sur un grand écran (drive-in le 20 août 2020 à Houston, Texas). La convention se déroule désormais virtuellement en raison de la pandémie de coronavirus.
Les voitures se rassemblent pour regarder la convention Démocrate, Joe Biden apparaît sur un grand écran (drive-in le 20 août 2020 à Houston, Texas). La convention se déroule désormais virtuellement en raison de la pandémie de coronavirus. ©AFP - Go Nakamura/ Getty images
Les voitures se rassemblent pour regarder la convention Démocrate, Joe Biden apparaît sur un grand écran (drive-in le 20 août 2020 à Houston, Texas). La convention se déroule désormais virtuellement en raison de la pandémie de coronavirus. ©AFP - Go Nakamura/ Getty images
Les voitures se rassemblent pour regarder la convention Démocrate, Joe Biden apparaît sur un grand écran (drive-in le 20 août 2020 à Houston, Texas). La convention se déroule désormais virtuellement en raison de la pandémie de coronavirus. ©AFP - Go Nakamura/ Getty images
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Joe Biden affrontera Donald Trump lors de l’élection présidentielle du 3 novembre. Quelles propositions, quelle offre politique portent les deux candidats ?/ Depuis des semaines, des plans sociaux se succèdent et font craindre une rentrée sociale cauchemardesque. L’Etat est-il à la hauteur ?

Avec
  • Julien Da Rolt délégué syndical CFDT du groupe AAA (Assistance Aéronautique et Aérospatiale, sous-traitant d’Airbus menacé par un plan social)
  • Françoise Champeaux juriste, rédactrice en chef de l'hebdomadaire La Semaine sociale Lamy
  • Nadine Levratto Économiste et directrice de recherches au CNRS
  • Lauric Henneton Maître de conférences en civilisation des pays anglophones à l’Université de Versailles Saint-Quentin et chroniqueur au magazine Rolling Stone
  • Dick Howard Philosophe, professeur émérite à la Stony Brook University de New York et membre, entre autres, du comité de rédaction de la revue Esprit.

Première partie : Etats-Unis : combien d’Amériques se font face ?

La convention démocrate s’est achevée ce jeudi. Joe Biden a été nommé candidat. Il affrontera Donald Trump dans les urnes le 3 novembre prochain. Le démocrate devance le président sortant dans les sondages mais il redoute un scénario semblable à celui de la défaite d’Hillary Clinton en 2016 : une victoire en nombre de voix, mais une défaite en nombre de sièges dans le collège électoral. 

Donald Trump lancera, lui, sa campagne cette semaine avec un grand discours annoncé jeudi prochain. Et une question : son slogan d’il y a quatre ans « Make America Great Again » qui est devenu depuis « Keep America Great » peut-il encore mobiliser son électorat après un premier mandat chaotique ? 

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Au-delà des calculs politiciens dans les deux appareils militants, quels choix politiques sont présentés aux électeurs américains ?

D’un côté un candidat centriste qui a « gauchisé » son discours et ses propositions ces derniers mois sous l’influence de Bernie Sanders et de l’aile progressiste du parti démocrate. 

De l’autre un président-candidat qui se fait fort de parler au peuple. 

Mais la société américaine dans sa diversité et sa complexité s’y retrouvera-t-elle ? 

Des militants du mouvement Black Lives Matter aux oubliés de la mondialisation, les colères qui s’expriment partout dans le pays peuvent-elles se cristalliser dans le choix politique du 3 novembre ? 

Avec le philosophe Dick Howard (par téléphone depuis New York) et Lauric Henneton, politiste, maître de conférence à l’université de Versailles /Saint-Quentin-en-Yvelines.

A lire :

"Des aléas du politique à l'approche des élections américaines", article de Dick Howard sur le site AOC

  • Choix musical : "Ici-bas" de Superbravo

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Seconde partie : Les plans sociaux sont-ils une fatalité ?

« Il y aura des faillites et il y aura des licenciements dans les mois qui viennent. » C’est Bruno Le Maire qui le déclarait le 22 mai dernier alors que le pays sortait à peine de 8 semaines de confinement. Déjà les conséquences économiques de la crise sanitaire s’annonçaient dévastatrices pour l’emploi. 

Et depuis, la longue litanie des plans sociaux est venue confirmer ces prévisions alarmistes : Airbus, Nokia, Camaïeu et tant d’autres. Le service statistique du ministère du travail la Dares a communiqué les derniers chiffres ce jeudi 20 août : depuis le 1er mars, près de 49.000 suppressions de postes ont été annoncées. 

Pas moins de 326 plans dits de sauvegarde de l’emploi ont été recensés dans les grandes entreprises, auxquels il faut ajouter 2700 licenciements collectifs dans les entreprises de taille plus modeste. 

L’Etat avait pourtant affiché son volontarisme tout au long de la crise sanitaire, de plans de relance en mesures exceptionnelles de soutien à l’activité. 

Mais ces mesures pouvaient-elles vraiment protéger les emplois face à un ralentissement durable de l’économie ? Les plans sociaux sont-ils une fatalité ? 

Avec l’économiste Nadine Levratto (directrice de recherche CNRS), La journaliste et juriste Françoise Champeaux (de la revue Semaine Sociale Lamy et secrétaire générale de l’association française de droit du travail) et par téléphone Julien Da Rolt, délégué syndical CFDT du groupe AAA (Assistance Aéronautique et Aérospatiale, sous-traitant d’Airbus menacé par un plan social).

Manifestation contre un plan social de suppression de 5000 emplois de la société Airbus sur le terrain de l'entreprise le 8 juillet 2020. (Blagnac-Toulouse)
Manifestation contre un plan social de suppression de 5000 emplois de la société Airbus sur le terrain de l'entreprise le 8 juillet 2020. (Blagnac-Toulouse)
© AFP - Georges Gobet