La nouvelle donne politique après les municipales / Vers un naufrage de l'Otan en Méditerranée ?

Alors que le premier ministre quitte Paris pour Le Havre, des maires écologistes arrivent dans plusieurs grandes villes françaises
Alors que le premier ministre quitte Paris pour Le Havre, des maires écologistes arrivent dans plusieurs grandes villes françaises ©Getty - Martin Barraud
Alors que le premier ministre quitte Paris pour Le Havre, des maires écologistes arrivent dans plusieurs grandes villes françaises ©Getty - Martin Barraud
Alors que le premier ministre quitte Paris pour Le Havre, des maires écologistes arrivent dans plusieurs grandes villes françaises ©Getty - Martin Barraud
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Ce samedi, nous analyserons la nouvelle situation politique créée par les élections municipales, de Matignon aux 36.000 communes de France. Et, nous reviendrons sur l’influence grandissante de la Turquie en Méditerranée qui sème encore davantage de dissensions au sein de l’Otan et de l’UE.

Avec
  • Elisa Martin Première adjointe au maire de Grenoble
  • Stéphane Cadiou Maître de conférences en science politique à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne
  • Agnès Levallois Maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, vice-présidente de l'iReMMO (Institut de Recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient)
  • Martial Foucault Professeur de sciences politiques et directeur du Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po
  • Marc Pierini Ancien ambassadeur de l’Union Européenne en Turquie, de 2006 à 2011, chercheur à Carnegie Europe à Bruxelles.

Première partie : La nouvelle donne politique après les municipales

Nouvelle donne, c’est peut-être beaucoup dire, à voir le curriculum vitae du nouveau premier ministre dont le nom a été dévoilé hier et qui, mis à part peut-être son accent du sud, le plus marqué parmi les premiers ministres de la Ve République, n’a pas vraiment de quoi bousculer un certain ordre des choses. Énarque, grand commis de l’État quinquagénaire et issu de la droite dite sociale, les éventuels penchants écologistes de Jean Castex n’ont pas été identifiés… ou pas encore ?

On aurait pu penser qu’après la crise sanitaire et après les élections municipales, Emmanuel Macron donnerait des gages aux électeurs des listes vertes comme si c’était à tout le moins ce qu’il leur devait après avoir eu comme Premier ministre un Edouard Philippe venu de l’industrie nucléaire et qui ne cachait pas être sceptique sur la Convention citoyenne pour le climat.

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Alors est-ce au niveau municipal que va se jouer le tournant écologiste ? Ou ce qu’on a appelé peut-être un peu trop vite la "vague verte" peut-elle se casser sur le mur de la technostructure ?

Avec Martial Foucault, directeur du CEVIPOF, et Stéphane Cadiou, maître de conférences en science politique à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne.

Le coup de fil : Elisa Martin, première adjointe au maire de Grenoble.

Un démineur turc dans la zone de Salah al-Din, au sud de la capitale libyenne Tripoli, le 15 juin 2020
Un démineur turc dans la zone de Salah al-Din, au sud de la capitale libyenne Tripoli, le 15 juin 2020
© AFP - Mahmud Turkia

Seconde partie : Vers un naufrage de l'Otan en Méditerranée ? 

L’OTAN est-elle en train de sombrer en Méditerranée ? Depuis l’incident naval franco-turc au large des côtes libyennes, l’Alliance atlantique ne s’est pas prononcée, elle attend que des experts définissent précisément ce qu’il s’est passé le 10 juin dernier. Une frégate française dit avoir été volontairement "ciblée" par des bâtiments turcs en Méditerranée orientale. En langage militaire, "ciblé" veut dire illuminé avec un radar de conduite de tir. C'est donc une attitude menaçante mais la Turquie nie avoir jamais pointé ses mitrailleuses sur la frégate française.

Quoiqu’il se soit réellement passé le 10 juin en Méditerranée orientale, la Turquie semble avoir profité du délitement de l’Otan et des dissensions européennes pour avancer ses pions dans la région. En Libye, elle a nettement changé la donne, en soutenant militairement le gouvernement en place, contre les avancées du maréchal Haftar, lequel n’est pas seulement soutenu par l’Egypte ou les Emirats arabes unis mais aussi par la France. 

Que veut Recep Tayip Erdogan en Libye ? Que peut et que doit faire l’Otan vis-à-vis de cet allié versatile ?

Avec Agnès Levallois, maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, elle co-pilote l'Observatoire sur le monde arabo-musulman et du Sahel, vice-présidente de l'iReMMO (Institut de Recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient), et Marc Pierini, chercheur invité à Carnegie Europe, ancien ambassadeur de l'Union Européenne en Turquie, en Syrie, et en Libye.

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