Qui a peur de l'appropriation culturelle ? / Monsanto : un jugement historique

Mardi Gras à La Nouvelle-Orléans en 2006. Un homme costumé sur Frenchmen Street.
Mardi Gras à La Nouvelle-Orléans en 2006. Un homme costumé sur Frenchmen Street. - Infrogmation Wikimedia
Mardi Gras à La Nouvelle-Orléans en 2006. Un homme costumé sur Frenchmen Street. - Infrogmation Wikimedia
Mardi Gras à La Nouvelle-Orléans en 2006. Un homme costumé sur Frenchmen Street. - Infrogmation Wikimedia
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Le spectacle « Kanata » du Théâtre du Soleil a été annulé, accusé d’ «appropriation culturelle ». De quoi parle-t-on ? Et y a-t-il un risque pour la création ? En seconde partie d’émission, cap sur San Francisco, où le jardinier Dewayne Johnson a mis Monsanto sur le banc des accusés.

Avec
  • Émilie Gaillard Maître de conférences HDR en droit privé à Sciences Po Rennes, directrice scientifique de la chaire d’excellence CNRS Normandie pour la paix (région Normandie, MRSH Université de Caen Normandie)
  • Fanny Viguier Photographe
  • Stéphane Foucart Journaliste au service planète et sciences pour Le Monde
  • Maboula Soumahoro Maître de conférences à l'Université François-Rabelais de Tours.
  • Mathieu Bock-Côté Sociologue, essayiste.

Qui a peur de l 'appropriation culturelle ?

Au Canada, la polémique a finalement eu raison du spectacle du metteur en scène québécois Robert Lepage. Kanata, mis en scène avec la troupe du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine devait être joué en décembre à Paris. La pièce retrace l’histoire des peuples premiers du point de vue de ces derniers et elle devait ensuite partir en tournée aux Etats-Unis et au Canada. Mais un collectif d’artistes amérindiens a pointé du doigt l’absence de comédiens autochtones dans le spectacle et ils dénoncent une récupération  de la souffrance indigène.

L’opposition au spectacle de Robert Lepage a été menée au nom du concept d’appropriation culturelle. Un terme qui désigne la récupération par la culture dominante d’éléments appartenant à une culture minoritaire. On se souvient de Stella McCartney et de sa collection en tissu wax ou encore de Marc Jacobs et des drealocks en laine portées par ses mannequins blancs.

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Alors d’où vient ce concept et que désigne-t-il ? Est-il un nouvel avatar du politiquement correct ou au  contraire la revendication légitime de cultures historiquement  dépossédées ? A quel moment un emprunt devient-il une appropriation et  ce concept menace-t-il la  liberté de création ?

Avec Maboula Soumahoro, professeure franco-ivoirienne spécialisée dans l'étude de la civilisation américaine et de la diaspora africaine, Maître de conférence à l’université de Tours, co-fondatrice de l’association Black History Month en 2013, un festival qui célèbre l'histoire et des cultures des mondes noirs, Mathieu Bock-Côté, sociologue québécois chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et Fanny Viguier, photographe.

Monsanto : le procès de tous les dangers

Les produits Roundup sont mis en vente dans une quincaillerie à San Rafael, en Californie, le 9 juillet 2018.
Les produits Roundup sont mis en vente dans une quincaillerie à San Rafael, en Californie, le 9 juillet 2018.
© AFP - Josh Edelson

La  sentence est tombée cette nuit : le géant de l’agrochimie Monsanto a été condamné à verser près de 300 millions de dollars à un jardinier  californien, Dewayne Johnson, 46 ans, atteint d’un cancer lymphatique  incurable. La justice  américaine a estimé que le Roundup, produit phare  de Monsanto, avait « considérablement » contribué à la maladie du plaignant. Au cœur du procès c’est la  dangerosité du glyphosate qui était en question. Ce principe actif du Roundup a fait l’objet de centaines d’études scientifiques  contradictoires et en novembre dernier, la Commission européenne a finalement renouvelé son autorisation pour cinq ans malgré les  soupçons de toxicité.

Alors quelles vont être les conséquences de cette condamnation pour Monsanto, qui prévoit déjà de faire appel ? Que va-t-il se passer pour les milliers d’Américains qui ont lancé des procédures similaires? Et  quels effets sur les débats autour de la toxicité du glyphosate ?

Avec Emilie Gaillard, maître de conférences à l'Université de Caen Normandie et spécialiste du droit des générations futures, elle a participé à l’organisation du « Tribunal Monsanto » qui s’est tenu à la Haye en octobre 2016 et Stéphane Foucart, journaliste au Monde, lauréat en 2018 du Prix de la Presse Européenne avec Stéphane Horel pour leur enquête sur les Monsanto Papers.

Pour en voir plus

Pour voir ses photos le site de Fanny Viguier 

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