

Si dans notre imaginaire le lion est souvent associé au continent africain, un cousin de ce dernier "Panthera spelaea" a côtoyé nos ancêtres du continent européen, comme en attestent les peintures de la grotte Chauvet. C'est à l'époque médiéval que l'Eglise en fait "le roi des animaux".
Hakuna matata ! Hurlent en chœur les enfants devant la séquence du dessin animé "Le roi lion " où le phacochère et le suricate éduquent le jeune orphelin. Lion résonne en effet avec "roi des animaux ", une assimilation transmise de génération en génération et enregistrée par l’enfant dès son plus jeune âge. Les studios Disney ont inscrit leur production dans cette mouvance.
En Occident cette qualification de roi des animaux semble aller de soi, pourtant, elle ne coule pas de source car cet animal ne vit pas chez nous. Enfin, pour être précis il n’y vit plus. Si l’on songe aux chasses au lion représentées sur les fresques assyriennes, ou encore au lion de Némée combattu par Hercules en Argolide, force est de constater qu’ils n’étaient pas bien loin il y a quelques millénaires.
Ils étaient même encore plus proches dans les cavernes du paléolithique. Un cousin de notre lion actuel et un peu plus gros, Panthera spelaea, a côtoyé nos ancêtres jusque vers 14 000 ans avant notre ère. Les superbes peintures de la grotte Chauvet en témoignent.
De toute manière, les lions avaient quitté nos contrées bien avant qu’il ne soit décrété « roi des animaux ». Mais alors d’où vient cette glorification qui fait qu’il est présent sur de nombreuses armoiries, dont celles de la bonne ville de Lyon, et qu’il est même l’emblème d’un constructeur automobile depuis 160 ans ?
Une glorification du lion en Occident dès le 12e siècle
Simplement parce que le lion est un usurpateur qui a détrôné l’ours, ce païen lubrique que l’Église ne voulait plus voir roder autour des paroissiennes. Le lion a alors été aidé par la chrétienté qui le ramena d’orient pour l’installer sur le trône. C’est à travers les textes bibliques que le lion s’impose comme "roi" à l’occident médiéval aux 12e et 13e siècles.
Tous les bestiaires médiévaux font du lion le "roi des bêtes sauvages " et le plus fort de tous les animaux terrestres. Ils le présentent comme puissant, juste, généreux et courageux. Ses qualités, reprises des légendes orientales, sont mises en relation avec le Christ : le lion magnanime épargne un ennemi vaincu, le lion dort les yeux ouverts, le lion par son seul souffle redonne vie à ses petits mort-nés et devient symbole de résurrection. Les chevaliers affichant force et courage sont qualifiés de lions.
Les lions peints, brodés ou sculptés envahissent les églises, les manuscrits enluminés, l’héraldique et l’armoirie. Nombre d’écus du 12e siècle portent l’adage "Qui n’a pas d’armes porte un lion ". Mais attention, les codes de l’héraldique sont précis : si l’animal a la tête vue de profil, il s’agit d’un lion. Si la tête est montrée de face il s’agit d’un léopard. Ainsi l’animal du blason anglais est un léopard. Il y aurait donc des "faux lions". La preuve, le surnom de "Richard Cœur de Lion " donné à Richard Ier d’Angleterre par les Français ne faisait pas référence à sa force et son courage, mais à son irritabilité et ses sautes d’humeur.
Richard était un faux lion, non seulement son blason portait un léopard, mais qui plus est doté d’un sale caractère !
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