Plusieurs cultures asiatiques font du rat un symbole d’intelligence. Et elles ne se trompent pas : ce rongeur est doté de capacités étonnantes en plus d’un sens social important. Ce qui explique sans doute que l’espèce se porte bien malgré la bataille acharnée que les humains lui livrent.
Ils m’ont encore coincé dans ce labyrinthe et je dois m’y orienter à nouveau, renifler ma nourriture et, pour obtenir cette récompense méritée, activer un petit levier. Je suis un rat de laboratoire, un beau rat blanc ou gris, particulièrement doué et ils testent mon intelligence.
Il faut dire qu’en tant que forme sélectionnée du rat brun, Rattus norvegicus, j’ai une ascendance qui a dû faire preuve de malice pour survivre à tous les obstacles que les humains ont placés sur mon chemin : pièges, poisons, chats ou chiens ratiers.
Le rat brun est présent à Paris depuis au moins 1750 ce qui lui a valu de multiples opérations de dératisation, mais sans jamais l’éradiquer. Pourquoi ? Car les rats sont capables d’apprentissage et si l’un deux se fait surprendre par un piège, les autres ne tardent pas à l’éviter.
Aujourd’hui ils seraient entre trois et quatre millions dans Paris. Il faut s’en réjouir car en vivant dans les égouts, les rats les débarrassent de nombreuses tonnes de déchets par jour. A contrario, les risques sanitaires liés au rat sont peu nombreux, la probabilité de se faire mordre est quasi nulle, car le rongeur a tendance à fuir l'Homme.
Mais, sortons un peu de notre culture occidentale. En Chine, le rat est regardé comme un symbole d’intelligence, d’ambition et de chance. Il est le premier animal du cycle zodiacal ; être né l’année du rat est une chance. En Inde, le rat est la monture de la divinité Ganesh, aimée pour son ingéniosité et sa curiosité. Il dévore les graines d’ignorance. Au Japon, le rat est le messager de Daikokuten, divinité de la richesse, du commerce et des échanges. Je pense que les Asiatiques sont dans le vrai.
De quelques prouesses du rat
En voici pour preuve quelques exemples de prouesse rateuses. Les rats d’une décharge d’ordures du Midi de la France ont pris l’habitude de faire la grasse matinée, ayant repéré que les bennes arrivaient assez tard. Devant un levier qui lui permet d’accéder à une récompense selon un rythme précis, le rat apprend à actionner le levier seulement au moment opportun. En 2017, deux chercheurs japonais ont démontré qu’un rat confronté à deux dispositifs similaires – un crochet qui jouxte une nourriture – est capable de choisir celui dont l’orientation permet de saisir la récompense.
Il a même été observé que des rats étaient capables d’altruisme envers un congénère. Un rat est capable de porter secours à un autre rat en difficulté. Très utilisé pour les besoins de la médecine, de la science, ou des industries pharmaceutiques et cosmétiques, Rattus norvegicus est aussi devenu un nouvel animal de compagnie.
Son intelligence a été remarquée et l’a rendu sympathique. Car non seulement il est intelligent, mais il est de plus très social. Entre 1983 et 2010, Ptiluc produit une série de bandes dessinées intitulées Pacush Blues. Mélange de philosophie et d’humour noir, Pacush Blues met en scène les mésaventures d’une bande de rats taraudés par les questions existentielles dans un monde glauque. Ptiluc anthropomorphise les rats et fait la part belle à leur intelligence. Juste retour des choses.
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