

S'il a été célébré pour sa force et son courage par l'Eglise, le lion est d'abord un gros dormeur, un peu comme son cousin le chat. Le comportement des lions et des lionnes, organisés en clans familiaux, favorise la survie des adultes aux dépens des lionceaux.
Le sable de l’arène est lisse et blond sous le soleil. Il ne va pas tarder à être strié de coup de griffes et rougi du sang des premiers chrétiens livrés aux lions pour la plus grande joie de la population romaine rassemblée dans le Colysée. Pour les romains le lion n’était pas un animal emblématique et ils lui préféraient l’aigle. Mais pour animer les jeux du cirque, le lion était ce qui se faisait de mieux.
L’animal venait des possessions de l’Empire en Afrique du nord, où, avant que Tartarin de Tarascon ne poursuive le dernier, les lions de Barbarie, dits aussi lions de l’Atlas, étaient encore nombreux. Tout comme les égyptiens avant eux, les romains avaient bien perçu la force et la puissance de Panthera leo. Courage aussi, comme célébré à travers tout le Moyen-Âge chrétien.
Force et courage ? Voyons ce qu’il en est… Certes, le lion est impressionnant par sa taille, sa vigueur, sa rapidité et son rugissement. Mais un lion mâle se repose, somnole ou dort 20 heures sur 24, un peu comme celui, miniature, qui dort sur votre canapé, votre lit ou carrément sur vos genoux. Autrement dit, votre chat !
Si les Pères de l’Église avaient vu des lions vivre, ils en auraient fait le symbole de l’oisiveté, au mieux un roi fainéant. Il convient néanmoins de modérer les rumeurs qui voudraient que le lion laisse chasser les lionnes à sa place, ce gros paresseux. En réalité, le lion chasse seul, ou parfois participe à la chasse de groupe.
Il ne fait pas bon d'être un lionceau
Les lions vivent en clans familiaux composés d’un à trois mâles adultes et de nombreuses femelles, jusqu’à 15, accompagnées de leurs lionceaux. Le mâle défend un territoire compris entre 20 et 400 km2 selon la densité des proies. Des jets d’urine et des rugissements qui s’entendent jusqu’à 8 kilomètres à la ronde servent de marquage.
Le comportement du lion et des lionnes favorise la survie des adultes. Quand arrive l’heure du déjeuner, les mâles se servent en premier - d’où l’expression « prendre la part du lion » - les lionnes ensuite et les jeunes en dernier. Les jeunes trop audacieux sont vigoureusement repoussés, si bien qu’il arrive que certains meurent de faim lorsque les proies se font rares.
Si un nouvel arrivant détrône le mâle dominant, son acte fondateur est de tuer les lionceaux nés d’un autre père. Ce comportement illustre la théorie évolutive dite du « gène égoïste » qui veut que la transmission des gènes guide en partie l’évolution. Les femelles entrent alors en chaleur et le nouveau dominant peut les féconder, transmettant ainsi ses propres gènes. Il ne fait pas bon être un lionceau ! En revanche, si dans le clan une femelle vient à mourir, ses lionceaux sont adoptés par les autres car ils ont les « gènes de la famille » entre guillemets.
On sait peu que le lion a ses prédateurs ! Chez des êtres plus faibles, l’union peut faire la force. Il arrive ainsi qu’un lion adulte soit tué par une meute de lycaons ou de hyènes. Tout « Roi des animaux » qu’il est, le lion doit savoir que le collectif peut avoir raison du souverain.
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