

Symbole de la douceur, le mouton fait partie intégrante des cultures méditerranéennes et moyen-orientales. C'est l'un des premiers animaux domestiqués par l'homme et entretient des rapports étroits avec lui au point de ne quasiment plus exister sous sa forme sauvage.
Ce soir, j’ai du mal à m’endormir. J’ai beau compter des moutons, rien à faire. Je pense trop intensément à l’écriture de ma prochaine chronique dédiée au mouton, justement. Si les moutons sont un prétendu remède contre l’insomnie, c’est d’abord parce que les compter est assez soporifique et ensuite que le mouton est un animal paisible et donc apaisant. On ne compte pas des loups, des requins ou des serpents.
Oui, le mouton symbolise la douceur. Par sa laine d’abord, sa laine qui reste aujourd’hui la fibre animale la plus utilisée. Le qualificatif de "pure laine" a un côté rassurant tout comme les tricots de nos grands-mères. Cette douceur est plus spécialement attachée à la figure de l’agneau. Ne dit-on pas : doux comme un agneau. Quoi de plus innocent que l’agneau qui vient de naître ? L’agneau aussi symbole de vulnérabilité, comme dans la fable Le loup et l’agneau.
Un animal très présent dans les cultures méditerranéennes et moyen-orientales
Tout cela ne nous empêche pas de sacrifier à la tradition de l’agneau pascal, un témoignage, parmi d’autre, des liens récurrents entre religions, au pluriel, et moutons dont on trouve la trace dans les trois religions monothéistes : Mahomet, Abraham, Moïse, Jacob, Abel étaient des bergers.
Les moutons, Ovis aries, font partie intégrante des cultures méditerranéennes et moyen-orientales. Que ce soit les mâles, béliers, associé à la divinité égyptienne Amon. Que ce soit la femelle, la brebis. De Ovis qui signifiait la brebis en latin, le vieux français en a tiré "ouaille" pour désigner le mouton. L’image du chef spirituel du village, le curé, qui guide ses ouailles, est tirée du berger qui guide ses moutons. De là, la formule plus inclusive : le Seigneur est mon berger.
Les moutons adoptent naturellement un comportement grégaire
Une formule qui n’est pas innocente. En effet, les moutons adoptent naturellement un comportement grégaire. Lors d’un déplacement, le mouton suit naturellement le chef du troupeau, ou celui qui aura initié le mouvement. Ce comportement "moutonnier " a accroché au mouton l’image du suivisme. D’ailleurs, celui qui ne suit pas est le « mouton noir » de la bande, voire la "brebis galeuse ".
Les moutons furent parmi les premiers animaux domestiqués, dès le huitième millénaire avant notre ère. Un signe de l’ancienneté des rapports entre le mouton et l’Homme se trouve dans la richesse du vocabulaire : bélier, brebis, agneau et sa sœur l’agnelle auxquels s’ajoutent antenais et antenaise pour les jeunes de moins d’un an ou encore vacive pour une brebis de deux ans qui n’a pas encore agnelé.
Mais revenons à nos moutons… Autre signe de dépendance à l’Homme. Ovis aries n’existe quasiment plus que sous sa forme domestiquée. Seules de petites populations sauvages subsistent dans des endroits sans prédateurs comme certaines îles. Pour accroître, si cela était encore possible, cette dépendance à l’Homme, le mouton défraya la chronique en 1997 en étant la première espèce de mammifère clonée à partir d’une cellule somatique. On s’en souvient, la brebis clonée d’appelait Dolly. Idéal de panurgisme, tous les moutons deviendront-ils tous identiques ?
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