Numérique : 4 bonnes résolutions faciles à prendre en 2017

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. ©Getty - Mina De La O
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Comment faire durer sa relation avec le numérique? Quelques conseils pour bien commencer l'année.

1) Arrêter de (se) dire que le numérique c'est "un truc de geeks"

Ce premier conseil part d'un constat qui m'étonne encore. Pratiquement pas une journée ne passe sans que je n'entende quelqu'un qui aux mots "numérique" ou "données" ait cette réaction : "Ah c'est encore un truc de geek" , ou alors "Moi, tout ça je n'y comprends rien". Nous sommes à l'orée de 2017. Internet a été inventé il y a environ 50 ans, le web il y a plus 25. Peut-être est-il temps d'arrêter.
Car parler comme ça, c'est une manière de refuser d'envisager toute l'importance de la transformation numérique. D'un point de vue certes technologique, mais aussi économique, philosophique, cognitif, juridique, etc. Et c'est au mininum dangereux pour l'avenir.

Le numérique change nos cadres de vie et de pensée, et en cela c'est une question éminemment politique. Même si c'est vrai, elle peine encore à exister comme telle dans le débat public. On ne manque pourtant pas de chercheurs et d'observateurs de ces mutations.

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En choisir ici un seul est donc tout à fait arbitraire, tant sont multiples les facettes du numérique. Je conseillerai pourtant la lecture toujours stimulante du blog que tient depuis dix ans le chercheur en sciences de l'information et de la communication Olivier Ertzscheid sous le nom d**' Affordance . (**Egalement auteur du récent Les classiques connectés chez publie.net )

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© Getty - Tara Moore

2) Mieux protéger nos données personnelles

Il y a quelques jours, c'est via Facebook que m'est arrivée cette exhortation d'un ami: "Ne laissez plus traîner partout vos données". Comme lui, la plupart des internautes se plaignent et s'inquiètent d'être surveillés. Tout en dispersant toujours plus de données. Les sciences sociales appellent ça " le paradoxe de la vie privée". En plus des réseaux sociaux, il existe désormais des milliers d'applications, dont les services et le modèle économique reposent sur nos données - comme Uber, Airbnb... Si l'on ne souhaite pas y renoncer (certains nous sont utiles au quotidien), il s'agit au moins d'adopter de bons réflexes, utiles pour toute une vie numérique. Par exemple, veiller à ses paramètres .
Comment reprendre le pouvoir sur nos données, voilà qui avait fait l'objet d'une précédente chronique. Il n'est pas superflu de vous conseiller à nouveau la lecture de Surveillance://, un livre de Tristan Nitot publié chez C F Editions et rempli de conseils très concrets.

Lire aussi : Qu'est-ce que Uber sait de nous (Le numérique et nous, 03/12/2016)

Et Nous et nos données (Pixel, 19/09/2014)

3) Veiller aux invité(e)s

Avez-vous déjà entendu parler de Margaret Hamilton ? Il y a un mois, cette femme a été décorée par le président Obama. Car elle a permis aux Américains d'aller sur la lune. Cette ingénieur était en effet chargée de la conception du logiciel de guidage de la mission Apollo 11.

Margaret Hamilton devant le code qu'elle a écrit avec l'équipe du MIT pour la mission Apollo 11
Margaret Hamilton devant le code qu'elle a écrit avec l'équipe du MIT pour la mission Apollo 11
- Draper Laboratory/ Nasa

Des femmes qui font du code, il y a en a depuis longtemps. Beaucoup. Tout comme des femmes qui pensent le numérique. Certains se disent que ici j'enfonce des portes ouvertes. Pas tant que ça si j'en crois le nombre de conférences ou rencontres sur le numérique où, sur tout un panel, on ne trouve aucune femme (ou alors une seule), invitée à prendre la parole. Ce n'est pas propre au numérique. Mais c'est quand même incompréhensible. Et c'est aussi urgent que simple à résoudre.

Pour en savoir plus sur le parcours de Margaret Hamilton vous pouvez lire les longs articles que lui ont récemment consacré les sites américains Wired et Vox.

4) Essayer de passer moins de temps sur Internet

Faut-il vraiment continuer à passer toutes ces heures à "scroller" ? Le scroll, c'est le fait de faire défiler des contenus sur son écran. Sur Instragram ou Facebook, on peut désormais le faire à l'infini, à mi-chemin "entre l'hypnose et le pilotage automatique" comme le décrit Diane Lisarelli dans, "Infinite scroll, sur l'emploi du temps libre", publié dans la très belle revue - en papier- Nichons-nous dans l'Internet.

"Imprimer Internet avant que ça s'arrête"
"Imprimer Internet avant que ça s'arrête"
- Nichons-nous

"Errer sur Internet est une activité comme une autre, écrit Diane Lisarelli. Chez certains, elle pourrait même être élevée au rang de pratique artistique. De celles dont il reste encore à écrire le Manifeste - le texte, trop long pour être lu entièrement dans le fil infini, mettrait en avant un certain nihilisme contraint, la beauté de la passivité et la poésie du fragment."
L'artiste numérique Anne Horel est bien connue des flâneurs du web pour ses gifs, collages et ses vidéos. Comme par exemple "Clique sur moi".

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Dans le même numéro, elle raconte ses nuits à scroller et la "magie de la collision des images et des sens sur Internet".
Vous l'avez compris, ne plus errer sur Internet est une résolution très très dure à tenir. Et ce serait aussi se priver d'un certain plaisir.
Une solution peut-être : prendre le temps de lire la revue Nichons-nous dans l'Internet. Sa devise : "imprimer Internet avant que cela ne s'arrête".

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