

Le développement de la vidéo en ligne oblige les acteurs à adapter les financements. Le CNC lance un fonds de 2 millions d’euros pour aider les créateurs. Tandis que les plateformes comme Youtube et Dailymotion participeront au financement de la création audiovisuelle, par le biais d'une taxe.
Mini-fictions, capsules humoristiques, documentaires, ou vidéos de Youtubeurs : chaque jour des centaines de milliers de vidéos sont consultées sur le web. Mais en dépit de l'audience, leurs créateurs peinent à trouver un modèle économique et une place dans le système des aides publiques à la création.
Or quelques pas ont été franchis ces derniers jours. En début de semaine, le Centre national du cinéma et de l'image animée, le CNC, a lancé
un nouveau fonds, doté de deux millions d'euros par an et dédié justement à ces créateurs. Un changement de taille pour l'organisme de soutien au cinéma et à la production audiovisuelle, pas habitué à financer ce type de productions plus spontanées, et sans diffuseurs autres que les plateformes - Youtube, Dailymotion, Snapchat. Avec ce fonds, les créateurs de vidéos en ligne rejoindront le rang des bénéficiaires des ressources du CNC, à côté de ceux qui font du cinéma et de la télévision.
Si certaines aides peuvent, sur le papier, leur être déjà ouvertes, peu de créateurs parviennent à les obtenir, quand ils sont en concurrence avec des productions traditionnelles plus importantes et structurées. Concrètement, deux aides seront ouvertes dès le 20 octobre. L'une, de 10 000 euros, pour la production de vidéos unitaires -comme un court-métrage ou une série documentaire. Elle sera ouverte aux créateurs vidéo ayant au moins 10 000 abonnés sur leur chaîne ou alors ayant été sélectionnés dans un festival. L'autre, dotée de 30 000 euros, soutiendra la structuration de chaînes Youtube de créateurs ayant au moins 50 000 abonnés. En somm,e le critère requis est d'avoir déjà agrégé une certaine communauté. Mais cela concerne déjà pas mal de monde : en France, 10 000 chaînes Youtube dépassent les 10 000 abonnés.
Et souvent de très loin. Par exemple, 540 000 personnes suivent les vidéos sur l'histoire de Nota Bene, où il peut être question aussi bien des papes que de l'Egypte antique à travers le jeu vidéo Assassin' s Creed. A peine moins d'abonnés à la chaine d 'Avner et ses biographies décalées de musiciens classiques. Deux millions d'euros, ce n'est pas grand chose comparé aux 294 millions d'aides distribuées pour l'audiovisuel. Mais ce n'est pas non plus négligeable au regard du coût parfois bien moins grand des projets numériques.
"Taxe Youtube"
Hasard du calendrier, le lancement de ce fonds intervient en même temps qu'une autre avancée, à l'autre bout de la chaîne : la publication d'un décret instaurant une taxe de 2 %, gérée par le CNC, de toutes les plateformes qui diffusent ces vidéos. Au même titre que les salles de cinéma, des chaines de télé, Dailymotion, Youtube ou Netflix vont donc devoir elles aussi participer au financement de la création audiovisuelle.
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