

Le 22 novembre dernier François Hollande a officialisé la candidature de la France à l'organisation de l'Exposition Universelle 2025.
- Yasmine Youssi Journaliste à Télérama
- Corinne Rondeau Maître de conférences en esthétique et sciences de l’art à l’Université de Nîmes et critique d'art
Le projet court déjà depuis plusieurs années, notamment par la voix de Jean-Christophe Fromantin, qui est président d’”Expofrance 2025”, et extrêmement investi dans le projet. Pour le moment aucun autre pays n’est candidat, mais on parle de Toronto, Osaka, Bakou en Azerbaïdjan, Manchester, ou encore d’une ville russe non encore définie. Dans une lettre dont l’Agence France Presse a eu une copie, François Hollande détaille les ambitions de cette candidature, et annonce le thème: “la connaissance à partager, la planète à protéger”. Il rappelle par ailleurs le fait que c’est un projet important pour la France, dans la mesure où Paris a été marqué profondément par les expositions universelles du 19e et du début du 20e siècle. De fait la France n’a pas été candidate depuis 1937 date de l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne”. J’ai du coup feuilleté sur le site de la Bibliothèque Nationale de France des photographies des expositions universelles parisiennes entre 1867 et 1900, c’est assez réjouissant de regarder ces images: celle du Palais oriental planté devant la Tour Eiffel, le gigantesque globe terrestre, sur son flanc Ouest, les trottoirs roulants, ou encore une monumentale porte orientalisante, tout cela a disparu mais il reste le Trocadéro, le Champ de Mars, le Grand et le Petit Palais, qui ont durablement marqué l’Ouest parisien. Que pourrait apporter aujourd’hui, de ce point de vue architectural, une telle exposition? En fait quand on lit les détails du projet, pas grand chose: on apprend que les sites proposés ne sont pas dans Paris intra-muros, on voit d’ailleurs mal où on pourrait construire une nouvelle Tour Eiffel, mais dans toute la région Ile de France, mais surtout, le projet propose une nouveauté, qui consisterait à ne pas construire de nouveaux pavillons mais à utiliser des lieux déjà existants. Déjà le projet paraît bancal, car la construction de lieux fait partie intégrante du cahier des charges tel qu’établi par le Bureau International des Expositions, qui statue sur les candidatures. D’autre part le thème même choisi par la France est d’emblée critiqué, tellement large et “ouvert” comme le dit avec optimisme Pascal Lamy délégué interministériel en charge du projet, qu’il ne veut plus dire grand chose. Bref, tout cela fait craindre une candidature au rabais. D’autant qu’existe un autre projet, celui d’accueillir les Jeux Olympiques en 2024 que soutient à fond la Mairie de Paris, et que les deux paraissent fort peu compatibles. Jean-Christophe Fromantin, soulignait que l’exposition universelle redonnerait de l’enthousiasme et de l’entrain à la France : est-ce que vous, ça vous enthousiasme?
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