Les marchés ont toujours besoin d’information et les agences de notation en produisent pour eux. Leurs notes sont devenues aussi influentes que clabaudées. A qui la faute ?
Pour bien fonctionner, les marchés financiers ont besoin d’information. Pour décider quels titres acheter ou vendre, les investisseurs ont besoin de s’informer sur les émetteurs des titres : telle entreprise a-t-elle le vent en poupe ? quel est le risque qu’elle ne rembourse pas sa dette ?, etc. Au mieux les investisseurs s’informent, au mieux leurs décisions d’achats et de ventes de titres se fondent sur cette information, et au plus les prix de marché, résultats de ces décisions de vente et d’achat, incorporent l’information disponible. Pour que les marchés financiers soient efficients - au sens qu**’** Eugène Fama, le père de la théorie de l’efficience des marchés, donne à ce concept - les prix du marché doivent incorporer toute l’information disponible. Dans ce cas, plus personne ne peut "battre le marché" comme disent les financiers. Ce qui signifie qu’il n’y a pas d’information à glaner ailleurs que dans les prix de marché qui la contiennent tout entière, et qu’aucun portefeuille n’est plus rentable que celui du marché dans son ensemble.
Pourquoi les marchés ne sont pas efficients ?
Avec toutefois, au bout du compte, un paradoxe, permettant de comprendre pourquoi les marchés ne sont pas efficients : plus leurs acteurs croient au prix de marché - ou plus ils sont paresseux, ce qui revient au même - moins ils vont chercher l’information par eux-mêmes ; ils ne se fient plus qu’aux prix de marché qui se vident alors de l’information qu’ils sont censés contenir, ne reflétant plus que l’opinion du marché sur lui-même.
Les agences de notation financière facilitent la tâche des investisseurs en produisant une information dont ils ont besoin. Elles évaluent la capacité des émetteurs de titres de dette à payer les intérêts et à rembourser le capital emprunté et en déduisent donc leur risque de défaut. La note peut aussi bien porter sur les titres que sur les émetteurs, privés (entreprises, banques, assurances, etc.) ou publics (collectivités locales, États). Selon leur note, ceux-ci sont classés dans plusieurs catégories de risque de défaut, de la plus élevée ("investissement") à la plus faible ("spéculative"). (...)
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