
La longue histoire de la mesure de l’inflation montre que cet indice a fait l’objet d’une succession de luttes parfois virulentes
L'histoire de la mesure de l’inflation nous évoque une succession de luttes et de contestations parfois virulentes. Par exemple, dans les années 1945 à 1960, qui était aussi une période de très forte inflation, les différents gouvernements français ont cherché à intervenir pour tenter de stabiliser l’évolution de l’indice. Ils ont ainsi carrément interdit l’augmentation des prix de certains biens qui figuraient dans le panier de l’indice. Cela leur permettait d’afficher de meilleures statistiques d’inflation. Ces premières interventions peuvent même être qualifiées de "politiques du chiffre".
L’Insee était furieusement opposé à de telles interventions dans son indice, car cela mettait à mal son indépendance et jetait le trouble sur la crédibilité des statistiques qu’il produisait. Pour éviter de nouvelles interventions politiques, l’Insee cultivera le secret, jusqu’à aujourd’hui, sur la composition détaillée du panier de l’indice des prix.
Des outils de mesures alternatifs
D’autres controverses prendront le relais. Ainsi dans les années 1970, la CGT, syndicat très puissant, contestera vivement l’indice officiel en le considérant comme un indice patronal largement sous-estimé
Elle produira d’ailleurs un indice alternatif d’inflation pendant plus de 20 ans. Cet indice permettait aux ouvriers de secteurs bien défendus par la confédération de s’y référer pour négocier des augmentations de salaire plus élevées que ce qui aurait été obtenu avec l’indice officiel. (…)
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