

Qui devra faire des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? C’est la question qui a agité ces mois d’été et va continuer d’occuper la rentrée
Des acteurs de plus en plus nombreux (chercheurs, chefs d’entreprise, responsables politiques) l’affirment désormais : il nous faut adopter des principes de sobriété, si nous voulons réduire nos émissions de gaz à effet de serre et notre empreinte carbone. Cela signifie que nous devons réduire celles de nos consommations de biens et services qui émettent des énergies fossiles à l’occasion de leur usage ou qui en ont émis lors de leur fabrication et de leur transport.
Les secteurs les plus concernés : les transports, les bâtiments (le chauffage) et l’agriculture
Nous savons aussi désormais que la consommation et les émissions de gaz à effet de serre augmentent avec le revenu et que la moitié la plus pauvre des Français n’émet en moyenne que 5 tonnes par personne et par an alors que les 10 % les plus aisés émettent eux 25 tonnes par personne, soit cinq fois plus que la moitié la plus pauvre.
Les plus aisés devront donc faire des efforts beaucoup plus considérables que les plus modestes : ils consomment en effet plus de biens et services fortement émetteurs de gaz à effet de serre, comme les voyages en avion - selon l’économiste Lucas Chancel, un aller-retour Paris-New-York correspond à une émission moyenne de 1,5 tonne de carbone. Ce sont aussi les plus aisés qui ont des véhicules lourds comme les S.U.V et qui consomment des loisirs très émetteurs de gaz à effet de serre. Le GIEC [Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat] a confirmé, que "les personnes ayant un statut socio-économique élevé contribuent de manière disproportionnée aux émissions et ont le potentiel le plus élevé de réduction des émissions". Une partie des classes populaires a en revanche déjà atteint le niveau de 5 tonnes de CO2 par personne qui constitue l’objectif fixé pour 2030.
Une partie d’entre elles devra pourtant également réduire sa consommation et être aidée pour le faire. Un article publié en 2019 dans la revue Sociétés contemporaines sous la plume de Thomas Amossé et Marie Cartier, consacré à la consommation des franges médianes des classes populaires montre ainsi que celles-ci ont certes des budgets différents des classes moyennes et supérieures, mais qu’elles partagent les mêmes aspirations. L’enquête met ainsi en évidence que les ménages ouvriers et employés dépensent plus que les ménages cadres pour les transports, et notamment pour l’achat et les frais d’utilisation d’un véhicule personnel (...).
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