De quoi avons-nous vraiment besoin ?

En avoir besoin ou pas
En avoir besoin ou pas ©Getty - Hudzilla
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Les réflexions sur la transition écologique, la nécessité de baisser nos consommations d’énergie et plus généralement, nos émissions de gaz à effet de serre, nous obligent à nous interroger sur nos besoins. De quoi avons-nous vraiment besoin ?

Les philosophes antiques ont très tôt affronté cette question : Epicure et son disciple Lucrèce considéraient ainsi que, pour parvenir à la tranquillité de l’âme, il était essentiel de bien distinguer entre différents types de besoins. Ils classaient ceux-ci en trois catégories distinctes : les besoins naturels et nécessaires ; les besoins naturels mais non nécessaires et ceux qui ne sont ni l’un ni l’autre. Dans cette dernière catégorie on trouve les désirs de richesse, de puissance ou de gloire, qui constituent une grande source de troubles pour l’individu et de maux pour l’humanité. Si nous voulons parvenir à l’ataraxie, la paix de l’âme, il nous faut nous concentrer sur les premiers.

Si tous les besoins doivent être reconnus, doivent-ils pour autant être tous satisfaits ?

Plus près de nous, la philosophe, Agnès Heller nous enjoint pourtant à ne pas tomber dans le piège consistant à distinguer entre les vrais et les faux besoins. L’usage de cette distinction suppose selon elle que le théoricien qui sépare les besoins réels des besoins imaginaires se place en dehors du monde qui doit être jugé, dans la position d’un dieu. Pire, quand ce n’est plus un théoricien isolé, mais un système social institutionnalisé, qui s’arroge le droit de distinguer entre besoins "imaginaires" et besoins "réels", une dictature s’instaure sur les besoins. Dès lors, selon elle, tous les besoins doivent être reconnus. Mais doivent-ils pour autant être tous satisfaits ? Non. Il importe d’établir un ordre de priorité et pour cela de créer une structure dans laquelle les forces sociales décideront au cours d’un débat démocratique, et sur la base du consensus, quels besoins doivent être satisfaits les premiers.

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Reprenant ces réflexions, Razmig Keucheyan propose dans Les besoins artificiels de rompre avec la logique de distinction productiviste et de mettre en place un mécanisme permettant une délibération collective continue d’où émanera une identification des besoins raisonnables. Une proposition reprise dans De quoi avons-nous vraiment besoin ? publié par les Economistes atterrés qui suggèrent de remettre l’économie à sa place (...)

Mais comment procéder concrètement ? Quels dispositifs mettre en place pour accompagner ces décisions ? (...) La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.