

Une réforme des retraites, qui consisterait notamment à repousser l'âge de la retraite, est-elle inéluctable ? Que nous dit-elle des conditions d'exercice du travail de l'ensemble de la population en emploi ?
Le Président de la République a indiqué lors de son intervention télévisée du 15 décembre 2021 qu’une réforme des retraites était indispensable et qu’il était nécessaire, d’une part, de simplifier l’organisation des régimes, et, d’autre part, de repousser l’âge de la retraite. Cette dernière mesure est-elle nécessaire ? A quelles conditions pourrait-elle être mise en place ?
L’argument du chef de l’Etat est qu'"il y a maintenant un problème de financement, et qu’il faudra travailler plus longtemps". Sur quels travaux le Président de la République s’appuie-t-il pour soutenir cette position ?
"L’âge de départ à la retraite devrait passer de 62,2 ans en 2019 à un peu moins de 64 ans vers 2040"
Selon le dernier rapport du Conseil d’Orientation des retraites publié en juin 2021, malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB devraient rester "sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon 2070". La principale explication de ce qui semble être, au premier abord, une bonne nouvelle est que, tous les scénarios, à législation inchangée, prévoient une baisse de la pension moyenne rapportée aux revenus d’activité et une baisse de la part des retraites dans le PIB. Le rapport de la pension brute au revenu brut varierait en effet entre 31,6 % et 36,5 % selon les scénarios en 2070, contre 50,1 % actuellement. Et la part des dépenses de retraite dans le PIB qui était de 14,7% en 2020 serait de 13,7% en 2030 et varierait entre 13,0 % et 11,3 % du PIB à l’horizon 2070.
Ce qui est donc très important à comprendre est que mécaniquement, à législation inchangée, l’âge de départ à la retraite devrait passer de 62,2 ans en 2019 à un peu moins de 64 ans vers 2040, sous l’effet des réformes passées et du recul de l’âge d’entrée dans la vie active. Les réformes de 1993 et 2003, dont les effets sont extrêmement forts sur le système, n’ont en effet pas du tout produit l’ensemble de leurs conséquences. Dès lors, il semble inutile et même dangereux, d’aller plus loin. (...)
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