Et si l’un des moyens les plus simples de créer de la valeur pour l’actionnaire était l’endettement de l’entreprise ?
La financiarisation croissante de l’économie s’est accompagnée de la diffusion d’un modèle de gestion des entreprises cotées en bourse centré sur la maximisation de la valeur actionnariale. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que la gouvernance des entreprises est asservie à la création de valeur pour les actionnaires qui sont ceux qui détiennent le capital de l’entreprise, ce que l’on appelle également les fonds propres. Cette création de valeur pour les actionnaires prend la forme de versement de dividendes (part des profits qui va aux actionnaires) mais également de plus-value c’est-à-dire de hausse du prix des actions sur les marchés boursiers. L’entreprise financiarisée est alors obnubilée par la réduction des coûts pour servir l’actionnaire à court terme même si cela conduit à peser sur l’activité et l’emploi. Pourquoi les dirigeants des entreprises cotées adhèrent-ils à ce principe de gestion alors qu’ils sont salariés de l’entreprise ?
La raison est simple : leurs modalités de rémunérations les y poussent car elles sont indexées sur les performances boursières des entreprises qu’ils dirigent. Ils ont donc un intérêt convergent avec celui des actionnaires et sont donc incités à prendre des décisions en fonction de l’impact de celles-ci sur la performance boursière. Or, dans bien des cas, ces décisions qui, à court terme, crée de la valeur pour les actionnaires ont pour effet à plus long terme de fragiliser l’entreprise, et nuisent donc à sa pérennité.
Comment créer de la valeur pour l’actionnaire ?
L’un des moyens les plus simples de créer de la valeur pour l’actionnaire est l’endettement de l’entreprise. Si pour financer un investissement qui va générer des revenus supérieurs aux coûts de son financement, une entreprise recourt avant tout à l’endettement plutôt qu’à un financement par fonds propres, et si l’essentiel des profits générés par cet investissement est capté par les actionnaires qui n’ont que peu ou pas contribué au financement de l’investissement, on comprend aisément que l’endettement ait pour effet de doper la rentabilité des capitaux propres (...).
La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.
L'équipe
- Production
- Collaboration