

La monnaie est indispensable à l’échange marchand et le troc n’est pas son ancêtre
Quand cette chose compliquée qu’est la monnaie est racontée, le troc est souvent présenté comme une forme " primitive " de l’économie d’échange. D’abord, il y aurait eu le troc, et ensuite la monnaie aurait été inventée pour faciliter l’échange.
" Je t’échange ta peau de castor contre trois de mes arcs "
Soit de toutes pièces ; c’est ainsi qu’ Adam Smith, le père de l’économie politique, se représente les choses dans son enquête de 1776 sur la Richesse des Nations : les êtres humains auraient un " penchant naturel " pour l’échange et organiseraient nécessairement la société autour de l’échange marchand. Le troc serait le mode de l’échange marchand dans les sociétés primitives - " je t’échange ta peau de castor contre trois de mes arcs " - et la monnaie, le mode de l’échange dans les sociétés "civilisées ", telle que l’Angleterre industrieuse du temps d’Adam Smith
Soit, par un processus de sélection de l’instrument le plus commode, comme celui décrit par l’économiste autrichien, Carl Menger, un siècle plus tard : dans un premier temps, plutôt que de recourir au troc, quelques individus identifieraient un bien plus échangeable que les autres, le blé par exemple, et préféreraient l’utiliser dans leurs échanges ; dans un second temps, d’autres, constatant que les premiers échangent plus facilement contre du blé, les imiteraient et l’utiliseraient aussi comme instrument d’échange (…)
Le troc est une fable, un mythe, qui permet à Adam Smith de présenter la monnaie comme un simple instrument technique de facilitation de l’échange.
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