Nombre de déposants des banques russes sont venus précipitamment retirer leur argent, pour vraisemblablement le convertir aussitôt en une autre monnaie dont la valeur ne risque pas de s’évanouir du jour au lendemain. Comment s'explique cette ruée-là ?
Aussitôt après les sanctions financières prises par les pays occidentaux contre la Russie en représailles de son invasion de l’Ukraine en février 2022, des masses de personnes se sont ruées aux guichets et aux distributeurs de billets des banques russes. La forte chute du rouble, l’inflation, ainsi peut-être que la crainte d’une éventuelle confiscation de leur épargne pour financer la guerre de Vladimir Poutine ont conduit nombre de déposants des banques russes à venir précipitamment retirer leur argent, pour vraisemblablement le convertir aussitôt en une autre monnaie ou en quelque chose de tangible, dont la valeur ne risque pas de s’évanouir du jour au lendemain.
Jusqu’alors, l’image des ruées bancaires était plutôt associée aux suites de la crise de 1929
Cette ruée-là s’explique par la crainte de voir s’effondrer la monnaie plus que les banques, même si les déposants russes ont peut-être eu peur aussi que leurs banques ne tombent sous l’effet des sanctions financières internationales ou ne bloquent l’accès à leur argent.
Jusqu’alors, l’image des ruées bancaires était plutôt associée aux suites de la crise de 1929, quand de nombreuses banques, américaines notamment, étaient tombées, prises d’assaut par leurs clients venant en masse retirer leurs dépôts par crainte que leur banque ne fasse faillite et, du coup, la précipitant. La crise financière de 2007-2008 ne s’est guère illustrée de la même manière, grâce à la garantie des dépôts, qui est un dispositif assurant les déposants de récupérer leur argent en cas de faillite de leur banque. Quand, en effet, ce n’est pas un besoin express de liquidités, mais plutôt la crainte de perdre son argent, l’existence de cette garantie suffit normalement à dissuader la panique. Si la banque anglaise Northern Rock a fait exception en 2007, subissant une ruée à ses guichets, c’est surtout parce que le dispositif d’assurance britannique n’était pas bien calibré. Sa couverture était faible (...)
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