PIB, acronyme du produit intérieur brut ou l’indicateur central de la mesure des richesses produites une année donnée.
Les économistes se sont très tôt intéressés à cette question du montant de richesses produites nationalement. On peut même dire que cette question est consubstantielle de l’économie. Les premières estimations du revenu national sont attribuées à des auteurs précurseurs, en particulier William Petty. Ce philosophe et économiste avait par exemple entrepris des calculs des ressources qui seraient nécessaires pour s’engager pleinement dans la guerre Anglo-néerlandaise. On est au milieu du 17è siècle. Petty visait à faire financer par l’impôt, l’armement nécessaire à la guerre. Il lui fallait donc en quelque sorte identifier une "assiette" d’impôt. Calculer un revenu national (la richesse monétaire du pays) lui permettait d’estimer combien l’État pourrait prélever, et partant la capacité anglaise à tenir tête aux ennemis, en particulier à la France et à la Hollande.
Ce qui marque le XVIIIe siècle, c’est que les mesures de la richesse n’ont pas de définition commune
Tout le 18è siècle sera traversé par une multitude de propositions de mesures du revenu national. Mais ce qui marque ce siècle c’est que les mesures de la richesse n’ont pas de définition commune : que faut-il considérer comme les richesses ? Que compter dans le revenu national ? Le revenu des agriculteurs ? des ouvriers ? des patrons ? des domestiques ? Les réponses diffèrent selon les travaux, et la définition des richesses n’est pas stabilisée.
Il revient à Thomas Malthus de proposer en 1820 dans son ouvrage Principes d’Economie politique, une définition de la richesse qui fera date. Il comprendrait "toutes les productions qui pourraient être mesurées". Il s’agit pour Maltus non seulement de mesurer, par-là, la puissance des nations, mais aussi de suivre son accroissement dans le temps. Comme le décrit bien Dominique Méda, dans son ouvrage, Qu’est ce que la richesse (éd. Flamamrion,1999), qui qualifie la définition de Maltus de "coup de force", ne vont entrer dans le concept de richesse que les éléments qui seront quantifiables, et dont on pourra suivre l'expansion. Malthus conforte ainsi la science économique naissante et construit un socle d’une discipline économique qui se revendiquera dorénavant comme "science de la mesure".
La grande crise financière et dépression mondiale de 1929 fait entrer le revenu national tel qu’on le connait aujourd’hui dans l’arithmétique politique : c’est Simon Kuznets qui propose alors un indicateur de revenu national, assez proche du format qu’on lui connait aujourd’hui. L’économiste a en tête de pouvoir prévenir de prochaines crises avec un indicateur qui permettrait de fonctionner comme signal d’alerte des dépressions à venir. Mais il s’agissait aussi d’estimer la capacité économique des États-Unis à préparer et entrer en guerre (...).
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