Les banques centrales ressortent de leur boîte à outil leurs "taux directeurs" après les y avoir rangés le temps des mesures prises pour gérer la crise financière puis sanitaire. À quoi sert le taux directeur et que "dirige"-t-il ?
Pourquoi les banques centrales ont-elles besoin de la monnaie centrale ?
Le taux directeur désigne le taux auquel les banques centrales prêtent de la monnaie centrale aux banques. Quotidiennement, les banques ont besoin de cette monnaie centrale car elle leur sert à se régler ce qu’elles se doivent entre elles. En théorie, plus les banques disposent de monnaie centrale, plus elles sont en capacité de répondre aux besoins de financement de leurs clients. En pratique, la relation n'est pas mécanique. La période post crise financière jusqu’à aujourd’hui l’a bien montré : les banques centrales ont beaucoup prêté aux banques et leur ont acheté beaucoup de titres, si bien que la base monétaire, qui enregistre le stock de monnaie centrale, a octuplé ; de leur côté, les banques ont certes accru la monnaie en circulation par leurs octrois de crédits et leurs achats de titres, mais dans de moindres proportions (la masse monétaire a à peu près triplé).
"Les taux du marché monétaire ne s’écartent pas trop de celui fixé par la banque centrale"
Le taux auquel la banque centrale prête aux banques dirige surtout le niveau des autres taux d’intérêt. D’abord et très directement, ceux du marché monétaire, là où se prêtent et s’empruntent des capitaux à de courtes échéances, entre banques notamment. Assez naturellement, les taux du marché monétaire ne s’écartent pas trop de celui fixé par la banque centrale, car si les banques constatent qu’il coûte plus cher d’emprunter sur le marché monétaire, alors elles préfèrent emprunter à la banque centrale. Et réciproquement, si prêter au marché monétaire leur rapporte moins que de laisser leurs réserves à la banque centrale, alors les banques se détournent du marché monétaire. Au sein de la zone euro, les taux du marché monétaire évoluent autour du taux principal de refinancement de la BCE (taux refi), dans un corridor formé par deux autres taux directeurs : le taux des facilités de prêts (plafond du corridor) et le taux des facilités de dépôts (plancher du corridor). (...)
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Bibliographie
Jézabel Couppey-Soubeyran et Thomas Renault, Monnaie, banques, finance, éd. PUF, novembre 2021.
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