La monnaie des banques n’est-elle pas en train de se transformer ?

Du vert poussant dans un pot de pièces
Du vert poussant dans un pot de pièces ©Getty - Sorrasak Jar Tinyo
Du vert poussant dans un pot de pièces ©Getty - Sorrasak Jar Tinyo
Du vert poussant dans un pot de pièces ©Getty - Sorrasak Jar Tinyo
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La monnaie que nous utilisons pour régler nos achats, nos factures ou nos impôts est une " monnaie bancaire ", créée et mise en circulation par les banques. Il n’en a pas toujours été ainsi, et cela peut encore changer. N'est-ce peut-être pas déjà le cas ?

  La monnaie bancaire a émergé vers la fin du Moyen Âge. Les monnaies métalliques qui l’ont précédée relevaient du pouvoir des seigneurs, qui les faisaient frapper dans des ateliers accrédités par le souverain. Quand le commerce a commencé à se développer, les monnaies métalliques n’ont plus assez bien répondu aux besoins des marchands. Ils craignaient tantôt que le poids d’or et d’argent des pièces soit altéré, tantôt de ne pas pouvoir s’en procurer assez, sinon de se faire détrousser en en transportant. Le développement de la monnaie bancaire, sous forme de billets et de sommes inscrites sur des comptes bancaires, a permis l’essor du capitalisme marchand puis industriel. Elle ne s’est émancipée de la monnaie métallique qu’au XIXe siècle, non sans susciter de furieux débats monétaires.

L’architecture monétaire d’aujourd’hui, un système à deux niveaux

Au premier niveau, la banque centrale crée la monnaie que les banques utilisent entre elles : la monnaie centrale. Au second niveau, les banques commerciales créent la monnaie que leurs clients – vous et moi - utilisent entre eux : la monnaie scripturale, évoquée au début. La monnaie est créée par un simple jeu d’écriture comptable. Lorsqu’une banque vous octroie un crédit, elle inscrit à son actif le montant du crédit que vous devrez lui rembourser et verse cet argent sur votre compte de dépôt à son passif. C’est « le crédit qui fait le dépôt ». De même, quand la banque centrale prête de l’argent aux banques commerciales, elle ne va pas le chercher dans un coffre. Elle enregistre ce montant dans son bilan, simultanément à son actif et à son passif sur le compte que les banques ont auprès d’elle. La monnaie issue de ce mode d’émission aura ainsi plusieurs caractéristiques qui, elles, ne sont pas immuables… 

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Des transformations liées aux mesures prises par les banques centrales ces dernières années pour sauver le capitalisme financier, profitent ainsi logiquement à ses principaux acteurs (banques, fonds d’investissement, grandes entreprises, rentiers…). Or, en creux, elles laissent aussi augurer la possibilité d’une monnaie libérée de la dette, gratuite et permanente qui viendrait bien mieux répondre aux besoins de transformation écologique et sociale de nos sociétés.

L'émission est à écouter dans son intégralité dès lundi à 14h55 en cliquant ICI, et sur l'antenne de France-Culture ou sur l'application Radio-France

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