Pourquoi tenir des registres de décès ?

L'histoire des populations est une question que les historiens ont étudiée depuis longtemps. Pourtant, c'est seulement à partir des années 1950 qu'est apparu ce nouveau domaine de recherches qu'on appelle la démographie historique. La France, grâce à l'école des Annales, a joué un rôle pionnier dans ce domaine, sous l'impulsion de Louis Henry. Ce polytechnicien, passionné d'histoire, chercheur à l'Institut National d'Etudes Démographiques, découvrit l'intérêt des registres paroissiaux, pour l'étude des populations en longue durée.

En France, la tenue des registres de naissances, des mariages et des décès tenus par les curés, est généralisée à partir de 1539

En 1539, l’ordonnance royale de Villers-Cotterêts, généralisa la tenue des registres de naissances, des mariages et des décès tenus par les curés, à l'ensemble du royaume, en imposant de les rédiger en langue française. À partir de la Révolution, ces documents sont devenus les registres d'état civil dans lesquels notre existence est encore consignée aujourd'hui. Etant donné l'ancienneté de ces registres, on comprend que les historiens s'en soient emparé pour développer des études statistiques sur l'évolution des comportements démographiques.

Ces recherches ont mis en évidence les débuts de la transition démographique qui eut lieu au XVIIIe siècle, illustrée par le recul de la mortalité puis, au début du siècle suivant, par la baisse de la fécondité illustrant la précocité du malthusianisme dans les classes populaires de la France (...).

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