

En 2019, les gilets jaunes ont été invités à exprimer leurs revendications dans des "cahiers citoyens", aussitôt présentés comme des "cahiers de doléances" en clin d'œil au fameux précédent de 1789. Une fois encore, l'histoire a été convoquée pour tenter de résoudre un problème du présent
Au début de l'année 2019, les maires ont déposé en préfecture près de 10 000 de ces fameux "cahiers citoyens". Des pages manuscrites, des registres, des cahiers à spirales et même parfois des feuilles volantes ont été numérisés à la Bibliothèque nationale de France (BNF), puis remis aux archives départementales.
Rappelons que les "cahiers de doléances" n'ont pas été inventés sous la Révolution. Ils étaient déjà utilisés sous l'Ancien Régime par les représentants des trois ordres : le Tiers Etat, la Noblesse et le Clergé. Dans les campagnes, ils étaient souvent rédigés le dimanche, quand tous les villageois se retrouvaient pour célébrer la messe. C'était déjà pour tenter de résoudre une crise, qu'en 1788, Louis XVI proposa au peuple de France de consigner ses plaintes dans des cahiers - près de soixante mille - qui lui seraient remis lors de la réunion des Etats Généraux prévue pour le printemps 1789.
Une telle démarche collective - totalement inédite par son ampleur - fut possible parce que le niveau de développement de la culture écrite était suffisamment élevé pour généraliser la même procédure dans l'ensemble du royaume. Même si les modèles des cahiers de doléance ont été élaborés dans les villes, loin de se contenter de reprendre passivement à leur compte les propositions urbaines, les paroisses rurales les ont adaptées et rectifiées, élaborant parfois des contre-projets. (…)
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