On n'entrait pas comme on voulait dans une cité sans être citoyen : les Romains avaient un sens bien à eux de l'hospitalité.
Une fois n'est pas coutume, la chronique d'aujourd'hui portera sur l'Antiquité. On sait que la conquête de la Gaule par les Romains laissa des traces profondes dans notre histoire, notamment dans la langue française, qui est l'une des principales langues latines. Ainsi le mot "hospitalité" - qui désigne la bienveillance et la cordialité dans la manière d'accueillir et de traiter ses hôtes - vient du latin, hospes, qui signifiait l'homme de passage. Pour remédier à la précarité de celui qui entrait pour la première fois dans une cité sans en être le citoyen, les Romains avaient créé plusieurs institutions privées et publiques.
L'entrée dans la ville de Rome était aisée pour ceux qui pouvaient s'appuyer sur une sociabilité privée ou communautaire
L'échange de lettres de recommandation était l'une des façons les plus courantes d'identifier les inconnus dans une société encore largement dominée par les relations directes d'interconnaissance. L'entrée dans la ville de Rome était aisée pour ceux qui pouvaient s'appuyer sur une sociabilité privée ou communautaire, comme les corporations religieuses, les tribus, les associations d'artistes, de marchands, etc.
Ce qu'on appelait à l'époque le "droit des gens" établissait une distinction juridique entre les citoyens romains et les pérégrins, ces hommes libres non citoyens, mais bénéficiant d'une protection. Ce statut spécial disparut en 212 quand l'édit de Caracalla donna à tous les hommes libres de l'Empire la citoyenneté romaine. Même à Rome, le centre névralgique de l'empire, il n'existait pas de mesures permanentes visant à contrôler l'entrée des individus. Si l'octroi est attesté dès la fin du 1er siècle aux portes de la ville, il s'appliquait surtout au contrôle des marchandises et des prélèvements, mais pas à celui des hommes. Cela ne doit pas occulter le fait que l'empire romain reposait sur la pratique de l'esclavage. Il s'agissait donc d'une société qui respectait les étrangers dans la mesure où il s'agissait d'hommes libres. Par ailleurs, les autorités romaines exerçaient des contrôles fréquents sur certaines catégories d'individus n'hésitant pas à les expulser de la ville (...).
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