Née en 1803, à Paris, elle mourra de la typhoïde à Bordeaux, en 1844, éprise de liberté conquise de haute lutte et engagée corps et âme dans la défense des deux grandes causes qui lui tenaient à cœur : celle du prolétariat et celle des femmes.
Flore Célestine Thérèse Henriette de Moscoso, plus connue sous le nom de Flora Tristan, est née à Paris en 1803 d'un couple "mixte" comme on dirait aujourd'hui. Son père, Mariano de Tristán y Moscoso, aristocrate péruvien, avait épousé sa mère, une petite bourgeoise parisienne émigrée en Espagne, pendant la Révolution française. Le décès de son père en 1807 marqua le premier drame de sa vie. Réduite à une existence précaire, elle épousa André Chazal, un artisan parisien, alors qu'elle avait à peine 17 ans. Après avoir donné naissance à trois enfants, elle quitta le domicile conjugal pour échapper aux violences et aux humiliations de son mari.
Au Pérou, un voyage initiatique
En 1833, elle se rendit au Pérou espérant se faire reconnaître par sa famille paternelle. Mais comme le mariage de ses parents n'avait jamais été enregistré officiellement, elle n'obtint pas gain de cause. Ce voyage initiatique lui permit néanmoins d'écrire son premier livre, intitulé Pérégrinations d'une paria. De retour à Paris, elle subit à nouveau les persécutions de celui qui était toujours son époux, car le divorce était alors interdit. Leur fille Aline ayant accusé son père d'inceste, Flora porta plainte contre lui. Elle obtint la séparation de corps, mais Chazel ayant décidé de se venger lui perfora le poumon gauche d’un coup de pistolet. Il fut condamné à vingt ans de travaux forcés, commués en une peine de prison.
Elle s'engagea corps et âme dans la défense des deux grandes causes qui lui tenaient à cœur : celle du prolétariat et celle des femmes
Flora put enfin prendre le nom de Tristan. Sa liberté reconquise de haute lutte, elle s'engagea corps et âme dans la défense des deux grandes causes qui lui tenaient à cœur : celle du prolétariat et celle des femmes. Elle tissa des liens avec le mouvement socialiste en plein développement en faisant notamment la connaissance de Pierre-Joseph Proudhon. En 1843, elle s'engagea dans un "tour de France", à la manière des compagnons qui sillonnaient le pays pour parfaire leur formation et leurs connaissances du monde (...).
La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Réalisation
- Collaboration