L'obligation du port de la ceinture de sécurité entrave-t-elle ma liberté ?

La ceinture de sécurité rendue obligatoire à l'arrière
La ceinture de sécurité rendue obligatoire à l'arrière ©Getty - Pichai Pipatkuldilok / EyeEm
La ceinture de sécurité rendue obligatoire à l'arrière ©Getty - Pichai Pipatkuldilok / EyeEm
La ceinture de sécurité rendue obligatoire à l'arrière ©Getty - Pichai Pipatkuldilok / EyeEm
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Imposé en France en 1973, le port de la ceinture de sécurité à l’avant des voitures est resté longtemps controversé.

En juillet 1973, la France a été le premier pays européen à imposer la ceinture de sécurité à l’avant des voitures, hors du périmètre urbain. La mesure a été étendue aux agglomérations en 1979. En janvier 1990, le port de la ceinture est devenu obligatoire à l’arrière et, en 2003, la mesure a été étendue aux transports en commun.

Dans les années 70, beaucoup de Français avouaient leur scepticisme quant à l'utilité de cette mesure. Les protestataires mettaient déjà en avant la question des libertés individuelles. "Jusqu’à quel point l’État a-t-il le droit d’intervenir pour me protéger, fût-ce contre moi-même ? " se demandait un lecteur du quotidien Ouest France. Et il ajoutait : "Si je préfère le risque de me passer de ceinture à la gêne physique et morale qu’elle me cause, pourquoi ne me laisserait-on pas libre, à mes risques et périls ? "

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Jérôme Spycket, porte-parole des mécontents

Comme cela a souvent été le cas dans l'histoire, lorsqu'une décision politique est impopulaire, on voit aussitôt surgir des inconnus qui s'érigent en porte-parole des mécontents. Celui qui s'imposa comme l'ennemi juré de la ceinture de sécurité s'appelait Jérôme Spycket, musicologue de profession qui s'improvisa expert en sécurité routière. Dans un pamphlet de 90 pages publié en 1975, il alerta l'opinion en s'appuyant sur un fait divers dramatique : un automobiliste avait péri coincé dans sa voiture en feu, sans possibilité de détacher sa ceinture. Jérôme Spycket en tira la conclusion que la ceinture allait tuer de plus en plus. "Tant que l'obligation ne sera pas rapportée, affirmait-il, chaque mort due à la ceinture pourra être considérée comme la victime d'un véritable assassinat légal. Il faut rendre à chacun la liberté de boucler ou non sa ceinture."  Après la publication des statistiques démontrant les effets positifs du port de la ceinture pour la sécurité des conducteurs, il revenait à la charge dans un  article, publié par le Monde le 19 janvier 1978 (...).

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