

Avoir un nom étranger fut progressivement perçu comme un obstacle pour tous ceux qui voulaient être accueillis dans la nation française.
Il paraît que, dans l'ancien temps, lorsqu'un voyageur égaré demandait le gîte à des villageois, s'il n'avait pas un nom chrétien, il risquait fort d'être éconduit et de passer la nuit dehors. Ce qui a changé, de nos jours, c'est que le dehors n'est plus défini par rapport aux limites du foyer ou du village, mais par rapport aux frontières nationales.
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, une circulaire du ministère de l'Intérieur concernant la naturalisation des immigrés a abordé ce point en affirmant que leurs patronymes devaient perdre leur consonance étrangère pour que les naturalisés cessent de se sentir différents des autres citoyens.
En 1947, dans la revue Population, un démographe constate que sur les 11 joueurs faisant partie de l'équipe de France de football, il n'y avait que cinq noms bien français. Selon lui, il y avait là un grave problème car "la langue exprime en effet, dans son vocabulaire et sa syntaxe, et même dans sa prononciation, l'essentiel de la mentalité, des aspirations et du caractère d'un peuple". La solution qu'il propose consiste à remplacer ces "noms à coucher dehors" par d'autres patronymes ; par exemple une personne qui s'appellerait Wassilewski, on lui donnerait le nom de Basile ; Petrovich deviendrait Pierre etc. (...)
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