Qui a inventé le "secret bancaire" ?

Le montant du crime
Le montant du crime ©Getty - Peter Dazeley
Le montant du crime ©Getty - Peter Dazeley
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Avec ce qui se raconte aujourd'hui sur les paradis fiscaux, vous vous êtes sûrement posé la question du pourquoi du comment à propos de la fameuse loi sur le secret bancaire, qui a servi longtemps de prétexte aux banques suisses pour empêcher les agents du fisc d'examiner leurs comptes de plus près

A propos de cette fameuse loi sur le secret bancaire qui, longtemps, servit de prétexte aux banques suisses pour empêcher les agents du fisc d'examiner leurs comptes de près, un article de l'historien Sébastien Guex, publié en 1999, dans la revue Genèses et qui porte sur Les origines du secret bancaire suisse nous est précieux. La thèse utilisée en guise d'explication officielle jusqu'à la fin des années 1960 consistait à affirmer que la loi de 1934 instituant le secret bancaire suisse était une mesure visant à venir en aide aux victimes, avant tout juives, des persécutions nazies. Sébastien Guex montre que cette version des faits constitue une légende inventée pour légitimer une pratique condamnée par beaucoup de citoyens, y compris en Suisse. La loi de 1934 n'est pas l'acte de naissance du secret bancaire, elle a simplement marqué son renforcement. 

Au XIXe siècle, la pratique du secret était déjà bien installée dans les mœurs politiques et bancaires helvétiques, mais il s'agissait d'un instrument à vocation essentiellement interne, destiné à protéger les banques des autorités fiscales locales

   Cette question commença à prendre une importance internationale au moment où les gouvernements de plusieurs pays européens ont adopté des mesures pour alourdir l'imposition des couches possédantes. La Première Guerre mondiale provoqua dans la plupart des pays d'Europe, une hausse massive de la fiscalité. C'est pour financer la dette de guerre que la France, par exemple, a instauré l'impôt progressif sur le revenu. Les cercles bancaires helvétiques ont alors cherché à attirer en Suisse les capitaux étrangers qui voulaient fuir un fisc jugé trop gourmand. A partir de ce moment-là, la pratique helvétique du secret bancaire a acquis une nouvelle dimension (…)

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