"Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?"

Kanak de Nouvelle-Calédonie pêchant sur un radeau, illustration 1873
Kanak de Nouvelle-Calédonie pêchant sur un radeau, illustration 1873 ©Getty - Duncan 1890
Kanak de Nouvelle-Calédonie pêchant sur un radeau, illustration 1873 ©Getty - Duncan 1890
Kanak de Nouvelle-Calédonie pêchant sur un radeau, illustration 1873 ©Getty - Duncan 1890
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Comment comprendre la complexité de la situation actuelle de ce territoire, La Nouvelle-Calédonie, sans connaître son histoire ?

Cette question a été posée pour la troisième fois aux électeurs de Nouvelle-Calédonie en décembre 2021. Et une fois encore, c'est le "non" qui l'a emporté.

"La Nouvelle-Calédonie a été conquise par les troupes de Napoléon III en 1853, avec l'intention initiale d'y installer une colonie pénitentiaire"

Pour expliquer la complexité de la situation actuelle de ce territoire très éloigné de la métropole, il faut dire quelques mots sur son histoire. Après Tahiti et les îles Marquises, la Nouvelle-Calédonie a été conquise par les troupes de Napoléon III en 1853, avec l'intention initiale d'y installer une colonie pénitentiaire, comme en Guyane. Le but était de créer, sur ces terres lointaines, une société nouvelle associant des condamnés et des migrants. On pensait à l'époque qu’elle était inhabitée, jusqu'à ce qu'éclatent les premières révoltes prouvant l’existence d’une population indigène. Les villages mélanésiens furent brûlés et leurs territoires confisqués. Les Kanaks, jugés inassimilables, furent refoulés et cantonnés sur les terres les plus ingrates.

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Le décret de juillet 1887, qui généralisa le régime de l’indigénat dans toutes les parties de l’empire colonial, aggrava encore leur situation en établissant toute une série d’infractions spécifiques aux autochtones. La mise en place de l’état civil et la catégorisation de la population en "tribus" complétèrent un processus d’identification administrative qui facilita les contrôles policiers et la collecte de l’impôt. Au total, les Kanaks furent imposés dix fois plus que les Européens, sans compter les corvées auxquelles ils étaient régulièrement astreints. Pour pouvoir payer toutes ces charges, ils durent accepter des contrats de travail chez les colons qui bénéficièrent ainsi d’une main-d’œuvre à bon marché. Cantonnement, ségrégation et assujettissement de toute une population, le traitement que la République française fit subir aux Kanaks fut comparable à la politique d’apartheid pratiquée en Afrique du Sud (...).

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