

Du côté des artistes, des poètes, ces créateurs de sentiments nouveaux.
S'il est quelque chose d'universel dans la nature humaine, c'est bien les sentiments fondamentaux qui nous animent ; la peur devant la mort, l'enthousiasme devant la justice, l'émotion de l'amour, la peur de la haine - passions, émotions - dont les philosophes ont cherché à faire la liste universelle. Mais il y a un paradoxe très profond qui ne cesse de revenir : c'est que nous avons aussi l'impression que les sentiments ont aussi quelque chose non pas seulement de culturel, de relatif, de social, mais de historique.
Il y a des sentiments qui apparaissent dans l'histoire et font l'objet d'une création. Les philosophes l'ont reconnu : dans Les deux sources de la morale et de la religion, Henri Bergson explique comment les grands poètes, les grands artistes sont des créateurs de sentiments nouveaux, et Proust écrivait la même chose dans A la Recherche du temps perdu, qui disait que Rousseau avait créé un nouveau sentiment de la nature ; il n'aurait pas existé comme tel avant Les rêveries du promeneur solitaire ou encore ; ce sentiment de la montagne perçu par le philosophe, Genevoix. (...) Que penser de la tristesse ? N'aurait-elle pas changé avec le Requiem de Mozart ? Il n'a pas seulement exprimé la tristesse universelle, il a aussi créé une nouvelle qualité de tristesse (...)
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