Comment justifie-t-on les obligations ?

Il y a parfois des sentiments et aussi des expressions de certains actes que nous vivons comme obligatoires, autrement dit, comme des devoirs. On dit par exemple, que je dois aider autrui, venir à son secours s'il est en danger, et cela s'appelle, dans le droit français, le devoir d'assistance à personne en danger, à tel point que formulé négativement, cela serait une faute à non assistance à personne en danger. Comment peut-on justifier cette obligation ? Qu'est-ce qui me force moi à secourir cette personne si cela m'amène à me mettre en danger, si je n'en ai pas envie, si je n'aime pas cette personne ?

Dans une obligation, il y a toujours deux choses à justifier

Dans une obligation, il y a toujours deux choses à justifier, en réalité, et c'est ce qui a divisé la philosophie dans toute son histoire depuis l'Antiquité. Il y a d'abord le contenu. ; bien sûr, il y a quelque chose dans la vie elle-même à vouloir sauver celui qui est tombé à l'eau et qui doit résister à la mort, et nous qui passons devant, qui sommes tentés, obligés d'une certaine façon de venir à son secours, mais ces contenus de l'obligation ne suffisent jamais à justifier la forme de l'obligation ; la forme de l'obligation, c'est quand un désir, un besoin, quelque chose d'utile, se formule à nous de manière universelle comme un devoir pour tous les humains et dans un énoncé ou un texte qui a force de loi. C'est un devoir de porter assistance à personne en danger, on passe ainsi du désir au devoir, quand on passe du particulier à l'universel. Mais qu'est-ce qui justifie l'universel absolu du devoir ? (…)

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