Comment penser la réconciliation ?

Dans la vie ordinaire, lorsque deux enfants se disputent, il est un terme très simple, que nous faisons intervenir - qui que nous soyons, parents, amis, professeurs - celui de la réconciliation, et nous disons : "c'est fini, arrêtez de vous disputer, réconciliez-vous" ! Or ce terme est plus profond, plus riche de morale, de politique, peut-être, de métaphysique que d'autres termes de la vie ordinaire.

Par-delà la reconnaissance de l'irréparable

Ainsi, nous rencontrons depuis au moins la Seconde guerre mondiale et la reconnaissance des grands crimes historiques du passé, par-delà la reconnaissance de l'irréparable, des notions métaphysiques comme celle de pardon, des notions psychologiques comme celle de résilience, qui supposent que chacun trouve en soi une capacité de dépasser le tort qu'on lui a fait - ce qui n'est pas toujours possible.

L'idée de réconciliation suppose celle de relation, elle maintient le risque du négatif, elle assume le fait que quelque chose s'est passé qui n'appelle pas une compensation mécanique, qui maintient toujours la possibilité du conflit. Se réconcilier est un acte mutuel qui n'efface pas forcément la mémoire du passé, qui peut-être même, suppose la reconnaissance que quelque chose a eu lieu, que par un acte commun on peut reconstruire quelque chose comme le cadre d'une relation possible. Se réconcilier c'est concilier des contraires, assumer une coexistence ; il faut un travail commun qui est la dimension de la morale entre les êtres humains face à ce qui a pu la briser. (...)

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.