La politique serait la guerre, le conflit entre nous et les autres. Pourtant, si c’était le contraire et si la politique était d’abord un conflit intérieur et fratricide ?
La politique peut être perçue essentiellement comme la protection d’un soi, d’une société, contre un danger toujours venu du dehors. Le philosophe allemand Carl Schmitt avait d'ailleurs défini le politique comme la différence entre l’ami et l’ennemi – altérité radicale qui s’oppose à un soi. L’une des fonctions de la politique serait alors de lutter contre ces altérités, qui sont un danger pour un être dans son existence même.
L'essence du politique ne va-t-elle pas au-delà ?
La politique doit également nous protéger contre une altérité venue de l’intérieur, un conflit à l’intérieur de nous-même et de la société. Cette "altérité en nous" est compris en tant que "du dehors" et c'est pourquoi il faudrait chercher à l’expulser. Dans l'histoire, la peine de mort a été cette expulsion radicale d’un danger intérieur à une société.
Le conflit nous définit de l’intérieur
La politique nous apprend quelque chose sur notre identité profonde : le désaccord ne s’expulse pas. . Ainsi, la politique - disons complète - consiste également à lutter contre l’altérité négative en général – extérieur et intérieur – et à construire un rapport positif à la différence.
Lorsque Carl von Clausewitz, penseur allemand, avait défini la guerre comme continuation de la politique et non pas l’inverse, voyait-il déjà la guerre comme un désaccord entre des sociétés qui doivent construire des accords ? Le but de la guerre étant, selon Aristote, la paix elle-même. (...)
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