

Le moraliste, à ne pas confondre avec le moralisateur, n'est-il pas avant tout celui qui considère que l'homme est plutôt immoral que moral ?
Quand on entend le mot "moraliste", on pense à quelqu'un qui fait des sermons, un moralisateur, à celui qui prêche la morale en pensant qu'il la détient et que les autres pourront l'appliquer grâce à ses discours - la morale serait un effet de discours : en fait, le moraliste, dans sa tradition française - une construction née aux XVIIe et XVIIIe siècles et un genre devenu universel - est tout le contraire.
Le moraliste est celui qui détecte les défauts de l'être humain et les exprime dans de simples formules qu'on appelle des maximes
Depuis Montaigne, jusqu'à Vauvenargues à la fin du XVIIIe siècle, en passant par La Bruyère, La Rochefoucauld, Pascal et même par moments, Rousseau, le moraliste est celui qui considère que l'homme est plutôt immoral que moral, qu'il y a en lui des vices, des défauts ancrés - il y a même des moralistes chrétiens, comme Pascal, le plus radical d'entre eux. Le moraliste est celui qui détecte les défauts de l'être humain et les exprime non pas dans des grands discours mais dans des formules qu'on appelle des maximes. il est donc un esprit critique. Ce qui le caractérise c'est son ironie féroce, sa méchanceté parfois, son art de la formule qu'on peut emporter avec soi ; non pas comme un art de vivre, une sagesse positive, mais comme un art de résister à la pente qui fait que nous pourrions nous considérer naturellement comme des êtres moraux (…).
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