Pourquoi aime-t-on tant parler des œuvres d'art ?

Nous avons besoin de parler de ce qui nous plaît ou nous déplaît, même s'il y a là un certain risque de relativisme que la célèbre formule populaire "des goûts et des couleurs" ou "chacun ses goûts" viendrait évacuer. En réalité, il appartient à l'œuvre d'art qui vient susciter une impression, une exclamation, de provoquer en nous la parole, car nous savons bien que c'est une rencontre avec quelqu'un ou quelque chose. C'est aussi une place dans une histoire, une richesse que nous avons envie de déplier. 

"La critique est nécessaire ici aussi qui permet de comprendre ce qui se joue dans une beauté esthétique ou un enjeu moral, voire politique sinon humain"

Nous avons besoin de parler, d'en discuter et même, de ne pas être d'accord, mais la critique est nécessaire ici aussi qui permet de comprendre ce qui se joue dans une impression simple, Indissociable de l'art lui-même. Que serait l'œuvre d'ailleurs, sans le discours, sans cet espace critique qui est aujourd'hui fragilisé, paradoxalement, dans nos sociétés, mais auparavant était essentiel. Il y avait autrefois de grands critiques d'art - genre littéraire à part entière - on pense aux Salons de Diderot, de Baudelaire qui ont contribué à leur œuvre autant qu'à l'histoire de la peinture. Il y a donc un espace critique à préserver. Oui, des goûts et des couleurs, il faut s'exclamer, mais il faut aussi discuter ! (…)

(…) Extrait de la chronique à écouter en intégralité dans cette page

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