Pourquoi faut-il lier sobriété et justice ?

De la sobriété avant toute chose
De la sobriété avant toute chose ©Getty - Francesco Carta fotografo
De la sobriété avant toute chose ©Getty - Francesco Carta fotografo
De la sobriété avant toute chose ©Getty - Francesco Carta fotografo
Publicité

Quand le terme de sobriété aujourd'hui prend un sens profondément collectif.

Un thème moral très profond depuis l'Antiquité dans la vie humaine est devenu une  préoccupation politique globale ; celui qu'on appelle dans le débat public, la sobriété, et qui rejoint, dans la grande tradition de la philosophie morale, des notions comme celle de modération ou de tempérance ; autrement dit, le fait de se restreindre soi-même dans l'exercice d'un désir qui pourrait aller plus loin - car l'infini, l''indéfini, l'illimité est peut-être la source d'un malheur moral, non seulement individuel, biologique, mais aussi collectif et politique.

La sobriété, un acte global qui vise à préserver l'humanité elle-même face à un risque commun

Et c'est justement la façon dont la sobriété aujourd'hui, face à la pénurie des ressources énergétiques, aux dangers qu'ont produit les excès, prend un sens profondément collectif. Il ne s'agit plus de la tempérance individuelle - une des grandes vertus désignées par les Grecs, cette capacité à se retentir, aussi haute que le courage - il s'agit désormais d'un acte global qui vise à préserver l'humanité elle-même face à un risque commun. Dès lors, il est une deuxième dimension de la sobriété aujourd'hui qui est inévitable : nous ne pouvons plus seulement être sobre individuellement. Par exemple, boire un peu mais pas trop, c'est très bien mais pour la sobriété globale quelque chose s'y ajoute : quand la sobriété devient globale, elle doit être partagée par tous, liée à la justice et donc instituée. Il y a comme une tempérance politique qui est aussi la condition d'une justice distributive, qui vient se relier à la tempérance et à la modération individuelle. Car tous les philosophes l'ont bien compris : "celui qui veut séparer la morale et la politique ne comprendra rien, à aucune des deux", affirmait Jean-Jacques Rousseau (...)

Publicité

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.