Pourquoi y a-t-il des interdits ?

Dans notre vie, ce à quoi nous nous heurtons d'abord, comme dit Bergson dans la première phrase de son livre Les Deux Sources de la morale et de la religion [1932], est-ce-que ce sont des obligations positives ou est-ce-que ce ne sont pas d'abord des interdits, des refus, des prescriptions négatives ? Le souvenir du fruit défendu - nous dit Bergson - est ce qu'il y a de plus ancien dans la mémoire de l'humanité.

Peut-être que ce que nous expérimentons en premier dans notre enfance, quand nous parlons du devoir et du droit, c'est l'expérience de la transgression qui va alors, s'exprimer comme un interdit. L'enfant ressent le sentiment de l'injustice, "tu n'as pas le droit de...", ou au contraire, la conscience d'une transgression de quelque chose de négatif qui nous conduit ensuite à comprendre ce que j'ai brisé en transgressant le droit de l'autre. Qu'est-ce que j'ai rendu impossible, qu'est-ce-qui doit être en effet, inter-dit ? Quel est ce rôle du langage dans l'interdiction et ce rôle de la relation de l'inter-diction de ce qui ce qui se dit entre nous ?

Le rôle du langage qui énonce les interdits est absolument fondamental

Il s'agit de comprendre que c'est entre les humains que surgit non seulement une expérience négative, une souffrance parmi d'autres, mais une souffrance qui s'exprime dans un discours, un discours qui prétend à l'universel. Et le rôle du langage qui énonce les interdits est absolument fondamental (...)

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