Ne vous êtes-vous jamais demandé si, en tant qu’embryon, nous n’aurions pas été un poisson ?
Certains esprits n’ont pas hésité à avancer que non seulement nous descendons du singe, mais aussi à un stade plus lointain, des poissons. De quoi se poser des questions existentielles !
Qu’en pensaient de grands Anciens ?
Aristote voyait dans la diversité du monde des stades d’organisation de complexité croissante. Il faisait en particulier un parallèle entre les niveaux d’organisation du vivant – plantes, animaux, hommes – et les stades de notre développement – embryon, nourrisson, adulte. Tout se serait passé comme si, au fil de notre développement, nous étions passés par des étapes végétales puis animales acquérant au passage des sens de plus en plus élaborés : nutrition, sensation et enfin raisonnement. Sans le savoir, Aristote posait une vaste question celle des relations entre développement individuel et évolution biologique.
"Quelle "force" agit sur la matière pour la faire se transformer ?
La question fondamentale derrière les analogies envisagées par Aristote est de savoir si notre développement procède à partir d’une matière inerte qui va se différencier ou bien, si tout préexiste et ne fait que se déployer. Au 18e siècle, Harvey, en Angleterre, ou Diderot, en France, défendent l’idée qu’un organisme développe progressivement des structures complexes à partir d'une matière à l'origine sans forme, mais ils se heurtent à une question sans réponse, à l’époque : quelle "force" agit sur la matière pour la faire se transformer ? D’autres, à l’image de Nicolaas Hartsoecker ou Charles Bonnet, défendent l’idée que tout préexiste. Leeuwenhoek vient de découvrir les spermatozoïdes, avec les premiers microscopes. Hartsoecker émet l’idée que chaque spermatozoïde contient en miniature un petit être appelé "homoncule" . Mais pensez qu’à l’époque, les microscopes laissaient entrevoir un infiniment petit sans limite et que la création du monde ne remontait pas à plus de 6000 ans, soit 300 générations, au plus.
Des prémisses scientifiques
Dès les années 1820, le russo-allemand, Karl Ernst von Baer s’appuie sur des observations embryologiques plus précises pour souligner que l'embryon commence à être indifférencié avant d'acquérir progressivement des caractères plus spécialisés. La découverte de nombreux fossiles dessine une histoire où des formes simples ont précédé des formes complexes. Les embryons des formes évoluées sont peu différenciés et évoquent des formes ancestrales adultes. Certes, von Baer dit que ces ressemblances sont superficielles, mais quand même ! Puis, Darwin arrive avec sa théorie de l’évolution, et nous sommes en 1859 (…)
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