Comment parler de ce groupe terroriste qui mobilise l’attention internationale depuis le printemps dernier en ayant pris soin de se nommer au préalable : « Etat Islamique en Irak et au levant » ?
Comment relater les assassinats que ce mouvement a odieusement mis en scène - notamment ceux de **James Foley ** et de Steven Sotloff - sans participer implicitement à sa stratégie de communication ?
Comment les journalistes, particulièrement ceux de France Culture, choisissent-ils de travailler quand ils traitent du terrorisme et de la barbarie ? (puisque le hasard veut que ce premier Rendez-Vous du Médiateur de cette rentrée intervienne un 11 septembre…)
C'est à Claude Guibal, la responsable du service International de France Culture, que le Médiateur a demandé de répondre aux auditeurs sur ces questions difficiles.
Jérôme Bouvier commence avec un courriel de Saïd reçu cet été. C’est sans doute lui qui résume le mieux l’interpellation de certains auditeurs sur le premier sujet :
"Arrêtez de parler matin, midi et soir de l’Etat Islamique en Irak ! Ce n’est ni un Etat, ni une représentation de l’Islam ! Vous ne vous rendez pas compte qu’en répétant leur nom en boucle, vous faites exactement ce qu’ils attendent de vous ! Nous faire croire qu’ils incarnent un véritable Etat alors que ce ne sont que des terroristes… "
Les politiques aussi éprouvent cette difficulté. On aura remarqué que François Hollande par exemple parle depuis quelques jours du DAECH. Ce qui parle moins, mais veut dire la même chose…
Dans le même ordre d’idée, Jérôme Bouvierdemande :
Comment la chaîne a-t-elle décidé de relater les exécutions de **James Foley ** , puis de Steven Sotloff , qui sont là aussi , au-delà de toute horreur, de terrifiants outils de propagande ?
Que dire de cette mise en scène ? Que montrer sur le site internet ? Sans participer de cette campagne voulue par les assassins de nos confrères.
Martine, a saisi le Médiateur pour s’inquiéter des images qui seront proposées sur le site de France Culture , alors que circulent sur les réseaux sociaux dit-elle, une profusion d’image et de vidéos qui ne masquent rien de cette barbarie ?
Les grandes rédactions n’ont pas toutes adopté les mêmes principes…
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