À New Delhi, l'urgence électrique pour lutter contre la pollution des transports

New Delhi est la capitale la plus polluée du monde. Les motos et scooters contribuent largement à l'émission de particules fines.
New Delhi est la capitale la plus polluée du monde. Les motos et scooters contribuent largement à l'émission de particules fines. ©Getty - Tim Graham
New Delhi est la capitale la plus polluée du monde. Les motos et scooters contribuent largement à l'émission de particules fines. ©Getty - Tim Graham
New Delhi est la capitale la plus polluée du monde. Les motos et scooters contribuent largement à l'émission de particules fines. ©Getty - Tim Graham
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Pour la quatrième année consécutive, New Delhi décroche un triste record : la capitale indienne affiche le taux de particules fines le plus élevé au monde. La faute aux transports, notamment, plus de 12 millions de véhicules roulant dans cette mégapole. Mais les autorités ont décidé d'agir.

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Rony Kumar arrête son scooter devant un restaurant du sud de New Delhi, et attrape d’une main un sachet, qui contient un hamburger. Ce jeune motocycliste fait partie des milliers de livreurs de repas qui parcourent les rues de la capitale de l’Inde à toute vitesse. Sauf que son scooter est différent. Il a une plaque d’immatriculation verte : il est électrique.

Cela me coûte moins cher que de rouler à l’essence, et mon scooter ne fait aucun bruit, pas de fumée, c’est top.

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Rony n’a même pas eu à acheter ce scooter : il le loue à Zypp, une des nombreuses start-up de véhicules électriques à avoir émergé ces deux dernières années à New Delhi. La société parvient à réaliser des profits en louant à bas coût, entre autres car son parc de 3 000 scooter est utilisé à 90 %.

« Il y a une énorme demande », explique Akash Gupta, le PDG de Zypp.

Usine d’assemblage de scooters électriques  près de Samakhiali, à 240 km d’Ahmedabad.
Usine d’assemblage de scooters électriques près de Samakhiali, à 240 km d’Ahmedabad.
© AFP - Sam Panthaky

Toutes les activités qui font appel à la livraison, comme celle d’Amazon, veulent convertir leurs véhicules à l’électrique, et nous les aidons à le faire. Je suis très attaché à l’idée de résoudre le problème de la pollution à New Delhi. Notre but, c’est de rendre les transports électriques abordables.

New Delhi est la capitale la plus polluée du monde. Environ un tiers de cette pollution en particules fines est causée par les véhicules thermiques, qui sont en majorité des motos. Le gouvernement de la région de la capitale a donc lancé il y a deux ans une politique agressive d’aide à la conversion à l’électrique : subvention à l’achat de véhicules, exemptions de taxe routière, prime à la casse… Des efforts qui portent leurs fruits, car 10 % des nouveaux véhicules immatriculés sont désormais électriques.

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Et dans un an, la moitié des nouvelles motos de livraison devront être électriques. Jasmine Shah, directeur adjoint de la commission en charge de cette transition dans le gouvernement de Delhi, justifie cette ambition.

La société de commerce en ligne Flipkart a déjà promis que tous ses véhicules seront électriques d’ici à 2030. Donc certaines entreprises sont prêtes à cette transition. Celles qui ne font que réagir devront faire des affaires en dehors de Delhi. nous pouvons retarder un peu le délai, mais nous appliquerons cette mesure. Car la santé des habitants est la priorité du gouvernement.

Les véhicules électriques ne représentent encore que 1 % du parc immatriculé dans la capitale. Pour les voitures, en particulier, la transition est plus lente. Les modèles électriques sont encore onéreux, et il demeure difficile de voyager avec en dehors de New Delhi, faute de réseau national de recharge. D’ailleurs, même dans la capitale, ces stations ne sont pas toujours faciles à utiliser, comme l’a constaté Jyoti Pande Lavakare, une pionnière de la voiture électrique.

« Nous rentrions chez nous vers minuit et notre voiture allait être déchargée. Nous avons trouvé une station de recharge, mais les opérateurs ne savaient pas la faire fonctionner, et nous n’avons pas réussi non plus. Nous avons donc dû appeler une dépanneuse ! Recharger une voiture électrique ne doit pas être si compliqué ; ça doit être intuitif, comme quand on met de l’essence. »

Le gouvernement de Delhi vient d’attribuer les contrats d’exploitation de 100 nouvelles stations de recharge, ce qui doublera la taille du réseau public. Ces stations doivent ouvrir en juin, et l’électricité y sera vendue 2 centimes d’euros le kilowattheure, soit 4 à 5 fois moins cher qu’aujourd’hui.

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