Bientôt la première salve du service national universel

Une première expérimentation du service national universel aura lieu en juin 2019.
Une première expérimentation du service national universel aura lieu en juin 2019. ©AFP - Patrick Hertzog
Une première expérimentation du service national universel aura lieu en juin 2019. ©AFP - Patrick Hertzog
Une première expérimentation du service national universel aura lieu en juin 2019. ©AFP - Patrick Hertzog
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En juin 2019, une première expérimentation du service national universel va être mise en place dans treize départements, pour les jeunes âgés de 16 ans qui se porteront volontaires.

Avec
  • Annie Crépin Maîtresse de conférences honoraire en histoire contemporaine de l'université d'Artois, spécialiste d'histoire militaire
  • Louis Boyard président de l'Union nationale lycéenne (UNL), lycéen dans le Val-de-Marne
  • Yves Blein Ex-maire de Feyzin, député LREM du Rhône, président de l'association Amaris.

3 000 adolescents sont attendus pour la phase-pilote du service national universel. Tel que le prévoit le rapport sous la présidence du général Daniel Ménaouine, il ressemble de moins en moins au service militaire, dont il s'est d'abord largement inspiré. 

En effet, depuis que les conscrits ne sont plus appelés sous les drapeaux, le service militaire suscite bien des mélancolies. Mythifié et idéalisé, nombreux sont ceux qui regrettent le brassage social qu'on lui prête. Pour l'historienne Annie Crépin, auteure d'une Histoire de la conscription militaire aux Editions Gallimard, des phénomènes comme la crise des banlieues en 2005 ou encore la mondialisation expliquent cette nostalgie :

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C'est lié à une évolution sociale et sociétale, la crainte d'un vide ou d'un manque de cohésion sociale. Ce que l'on regrette, ce n'est pas le service militaire en tant que tel, c'est l'aspect du vivre-ensemble, que l'on pensait que le service militaire permettait. 

Plus citoyen que militaire

Les débats autour d'un rétablissement du service militaire ont resurgi dès les années 2000. Plus de vingt après la fin de la conscription, Emmanuel Macron décide de tenir une de ses promesses de campagne, non pas en rétablissant le service national comme il l'avait envisagé à l'époque, mais en créant une autre forme d'engagement obligatoire, le service national universel. 

Le service national universel devient un engagement plus citoyen que militaire. Chaque année, 800 000 jeunes de 16 ans seront mobilisés pendant un mois. Une première phase de quinze jours se déroulera en internat, où les adolescents porteront un uniforme. Les enseignements, assurés par des militaires et des éducateurs, auront des thèmes divers, précisés ici par Yves Blein, député LREM de la 14e circonscription du Rhône : 

La sécurité civile, les gestes qui sauvent, les outils dont la nation dispose en matière de sécurité, qui composent un premier package important, sur lequel on peut imaginer que vont intervenir des militaires, des pompiers, des responsables de la sécurité civile. Ensuite, un aspect lié à la connaissance de l'autre, de la lutte contre les discriminations, tout ce qui a trait à la découverte de l'intérêt général et de l'engagement. 

La phase suivante consiste en une seconde expérience de quinze jours auprès d'une association, d'un corps en uniforme (pompiers, gendarmes, ou encore cadets de la République) ou dans une collectivité locale. Les volontaires pourront ensuite prolonger cet engagement; une fois leur majorité atteinte, pour une période de trois à six mois.

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