

La réforme des retraites vers un système universel par points. C'est la grande ligne donnée par le président Macron. Le projet de loi devrait être annoncé au printemps 2019. En attendant, le Haut-Commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye consulte les partenaires sociaux et citoyens.
La réforme des retraites est un sujet explosif en France, où les tentatives de réformes successives ont donné lieu à des mouvements sociaux d'ampleur. On se souvient de 1995, sous Alain Juppé, de 2003, sous François Fillon, ou de 2010, sous Nicolas Sarkozy. Pour déminer le terrain, le gouvernement a nommé Jean-Paul Delevoye Haut-Commissaire de la réforme des retraites. Depuis six mois, Jean-Paul Delevoye multiplie les concertations avec les partenaires sociaux : 60 réunions, 140 heures de discussions. Parallèlement, une grande consultation citoyenne a également été lancée sur le site du ministère et 8 étapes sont prévues en région jusqu’à la fin octobre.
Le 2 octobre dernier, Jean-Paul Delevoye et son équipe étaient à Strasbourg. Une centaine de personnes s’étaient inscrites à l’atelier participatif dans la grande salle municipale de l'Aubette. Réparties en table ronde, elles s’étaient portés volontaires pour plancher sur la réforme des retraites. Une présentation du système actuel, décrit comme complexe, illisible et injuste, leur a été faite en préambule.
42 régimes de retraites, des régimes spéciaux, des différences de calcul entre privés et public. Le projet du gouvernement est d’ harmoniser les régimes, d'instaurer un système par points sur le principe d'un euro cotisé donnant les mêmes droits pour tous. L'âge de référence de 62 ans devrait en théorie être conservé, même si les hypothèse d'un âge de départ pivot à 63 ans est déjà évoqué.
Le Haut-Commissaire assure qu'il n'y a pas de sujet financier dans cette réforme, qu’il s’agit d’un grand projet de société qui repose sur un pacte de confiance intergénérationnel.
Les participants, pour la plupart déjà retraités ou proches de l’être, sont surtout venus pour défendre leurs acquis. Échaudés par la hausse de la CSG et la très faible revalorisation de leur pension, ils sont surtout venus pour savoir si leur retraite n’évoluera pas à la baisse. L'idée en effet que la réforme serait déjà écrite plane dans la salle. Cette journée organisée qui avait comme thème la confiance semble avoir manqué sa cible.
Les jeunes, principaux concernés par la réforme à venir, y étaient très peu représentés. Une défection inquiétante tant on sait que le système par répartition tient sur la solidarité entre générations.
A l'issue de ce grand remue-méninges, Jean-Paul Delevoye a assuré les participants que leurs contributions feraient l’objet d’une synthèse sous une quinzaine de jours. A la fin de l’année, un jury citoyen remettra un avis qu’il a promis d’intégrer aux propositions qu’il fera à Emmanuel Macron. Il se pourrait que le calendrier soit quelque peu retardé au printemps. Le projet de loi devrait être présenté au premier semestre 2019.
Reportage signé Annabelle Grelier.

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