Matières premières : la filière du bâtiment sous tension

Le prix de la tonne d'acier a augmenté de plus de 100% en un an
Le prix de la tonne d'acier a augmenté de plus de 100% en un an ©Radio France -  Catherine Petillon
Le prix de la tonne d'acier a augmenté de plus de 100% en un an ©Radio France - Catherine Petillon
Le prix de la tonne d'acier a augmenté de plus de 100% en un an ©Radio France - Catherine Petillon
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Acier, cuivre, bois - et donc le carton... depuis des mois, les prix ne cessent d’augmenter. En cause, une forte demande venue de la Chine et des États-Unis, et une offre mondiale qui reste limitée. Conséquence en France, l'ensemble de la filière du bâtiment est touchée.

A l'entrée de Pont l’Abbé, dans le Finistère, la construction d’un futur centre de dialyse avance bien. Elle a été confiée à l’entreprise Joncourt, spécialisée dans le gros œuvre. Ici, pas encore de pénurie :  l’acier nécessaire est bien là, mais à des prix qui se sont envolés explique Romain Joncourt, le directeur de l’entreprise.

Une partie de l’acier utilisé dans la région arrive à quelques kilomètres de là, à Quimper, chez Belmet. Ce négociant le revend ensuite aux entreprises bretonnes. La concurrence pour acheter les matériaux est devenu inédite. Et pour son dirigeant François Bellion, elle s’explique par la tension entre l’offre et la demande.

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Dans les entreprises de bâtiment de la région, les carnets de commandes sont pleins. Mais parmi la quinzaine de corps de métiers qui interviennent sur un chanter, certains n’ont pas suffisamment de matières premières. C’est particulièrement vrai du bois, et donc aussi du carton. Or sur un chantier, tout doit pouvoir s’enchainer. Résultats : la fédération régionale du bâtiment estime que 30% des chantiers pourraient être arrêtés d’ici septembre. Et ça commence déjà. Car certaines matières manquent déjà.

Conséquence, des chantiers désorganisés, des entreprises, aux marges diminuées, et surtout, des projets mis en attente. C'est particulièrement vrai du côté des acheteurs publics - bailleurs sociaux, collectivités. Soucieux de ne pas voir la facture grimper.

Problème, les commandes sont signées entre six et huit mois. Alors les artisans et entreprises du bâtiment s'inquiètent d'un creux d'activité cet hiver.

Du gouvernement, la filière attend des révisions de prix et une incitation à maintenir la commande publique. Si l’envol des prix a des conséquences à court terme sur les entreprises, il est aussi symptomatique des question de modèles qui se posent à la filière.

François Bellion lui n’imagine pas un retour au prix antérieur. Pour le négociant d’acier, la période a montré l’importance et la valeur des matériaux. Il y voit une opportunité de repenser voire relancer la production européenne.

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