Selon l'Insee, lors de l'élection présidentielle de 2017, 4 jeunes de 18 à 30 ans sur 10 se sont abstenus. Cette année, dans un sondage Ipsos pour la fédération étudiante la FAGE, 8 jeunes sur 10 déclarent qu'ils iront voter. Reportage à l'école de formation en alternance IGS, à Paris.
Les jeunes iront-ils voter cette année à l'élection présidentielle ? En 2017, 40% des 18-30 ans s'étaient abstenus. Cette année, 80% de ceux et celles interrogés pour la FAGE, par Ipsos, déclarent que oui. Et pourtant, face à leur quotidien de plus en plus incertain, ils se disent abandonnés des politiques.
"On ne sent pas légitimes pour choisir un candidat !"
"Moi Président(e)", c'est le nom du projet lancé depuis la rentrée de septembre auprès de 600 étudiants sur les 2 000 que compte le campus parisien du groupe IGS. Lancée par le pôle alternance de l'école, l'idée est d'offrir un espace à des jeunes, déjà entrés dans la vie active, pour parler de leur rapport au vote et plus largement à la politique. Car beaucoup d'étudiants l'avouent sans complexes : ils n'ont jamais voté.
Si on ne vote pas, c'est pas parce qu'on ne veut pas, c'est parce qu'on ne sait pas. Nous sommes perdus dans un flot d'informations et de fausses informations qui rendent cette élection illisible pour nous. Alors on ne sent pas légitimes pour choisir un candidat ! Nicolas Gueréan, 23 ans, alternant en marketing opérationnel.
L'école et, très vite, des étudiants ont donc organisé des ateliers, des débats, des conférences pour s'informer sur le fonctionnement de l'élection et des institutions. Ils ont élaboré un sondage, rempli par 600 étudiants, pour cerner leur propre rapport au vote et à la politique et tenter de comprendre et de définir leurs attentes.
Avant tout préoccupés par la précarité étudiante
De quoi donner à voir le fossé qui sépare leurs préoccupations des propositions électorales de l'élection. Car, avant les questions de l'éducation, de l'environnement, de la diversité et de l'égalité femmes hommes, ce qui mobilise cette génération c'est avant tout la précarité étudiante. Une précarité qui s'est aggravée avec la crise sanitaire et que les jeunes ressentent comme un abandon ou un mépris politique. Parmi leurs priorités aussi, une réforme de la justice pénale contre les violences faites aux femmes et la question de l'environnement.
Moi, présidente, j'augmenterais les bourses. Parce que la précarité des jeunes est vraiment forte. Ca s'est surtout vu durant les confinements où les jeunes étaient obligés d'allés dans leurs CROUS ou aux Restos du coeur pour quémander un peu de nourriture. Avec ces quelques euros, on ne peut pas vivre décemment.
Mais ces étudiants refusent de tomber dans le déclinisme. Comme l'a fait également le réseau étudiant Animafac, ils ont défini des propositions concrètes et proches de leurs préoccupations qu'ils ont envoyées aux 12 candidats en lice. Leur objectif est de parvenir à faire entendre leur voix et à faire passer leurs idées pour que les jeunes de leur génération se sentent concernés par cette élection et décident peut-être d'aller voter.
Pourquoi je vais aller voter ? Parce que dans le fond, je me dis qu'il y a peut-être un candidat qui va réussir à nous sauver... Kim Bastard, étudiante en communication à l'IGS.
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