
Le samedi 24 novembre, les Taïwanais sont appelés à voter aux élections municipales, associées à une dizaine de référendums d’initiative populaire rendus possible grâce à une nouvelle législation sur la démocratie consultative. L’un d’eux est particulièrement sensible : le nom pour Taïwan aux JO.
Samedi prochain, un référendum portera sur le nom de Taïwan à l'avenir lors de compétitions internationales comme les Jeux olympiques.
Il soulève la colère de la Chine qui considère que Taïwan lui appartient.
Chercheur à l’université de Fu Jen à Taipei, Jean-Yves Heurtebise explique que ce "référendum sur la rectification du nom lié aux Jeux olympiques est évidemment l’occasion rêvée pour Taïwan d’exister sur le plan international autrement que comme Chinese Taipei. Je rappelle que le nom officiel de Taïwan pour les réunions dans lesquelles la Chine accepte que Taïwan participe : c’est le nom de Chinese Taipei. Ce qui ne veut absolument rien dire puisque Taïwan c’est Taïwan pour la majorité des gens."
Ce mouvement pour la rectification du nom de Taïwan est très politique. Il est impulsé par le professeur Chingkai Shen, un indépendantiste qui voit loin :
On prend en compte l’attitude du parti qui est au pouvoir à Taïwan, ainsi que les velléités de la Chine qui en faisant du business essaient d'acheter Taïwan pour que les gens oublient qui ils sont ! C'est cela qui donne un sens pour lancer notre action maintenant.
Cette semaine, le comité international olympique a prévenu Taïwan qu’il risquait de perdre son droit à concourir aux prochains JO de Tokyo en 2020 en cas de changement de nom.
Dans le monde, il n'y a plus que dix sept pays qui reconnaissent Taïwan en tant qu’État, éclipsant de fait son nom officiellement. Les grandes compagnies aériennes depuis cette année référencent sur leur site la destination Taïwan collée au nom Chine, sous entendant une appartenance de Taïwan à la République Populaire.

Les Taïwanais ont sous les yeux l’exemple de leur voisin de Hong Kong. Ils ne croient pas à une coexistence possible avec le régime de Pékin sans qu’elle touche aux aspects essentiels : la liberté d’expression, et la démocratie avec son droit de vote.
Les patrouilles de navires militaires américains dans le canal de Taïwan galvanisent les indépendantistes que la Chine met en garde de ne pas poursuivre sur cette voie dangereuse.
Reportage de Dominique André.

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